En avril 1982, il y a 41 ans, un groupe d’experts et de sommités venant du monde entier et du Maroc se réunissait à Rabat pour parler d’un concept encore peu répandu à l’époque, la souveraineté alimentaire.
Lors de cette rencontre, un embryon d’une stratégie marocaine de la souveraineté avait été esquissé pour la première fois et où avaient été traités des sujets comme la gestion des ressources en eau, l’adaptation de l’agriculture aux aléas climatiques (à l’époque la notion de réchauffement non plus n’était pas encore galvaudée) ou encore l’apport des technologies pour le développement des performances agricoles…
Ce petit groupe a fait de la réflexion libre et purement scientifique mais a soulevé, en le sachant ou non, des questions qui sont devenues les sujets prioritaires du monde entier depuis 2020. Ces projections et réflexions prémonitoires ont été produites dans l’enceinte de l’Académie du Royaume du Maroc et, dans le cas d’espèce, sur une demande, tout aussi visionnaire, de feu le Roi Hassan II.
C’est aussi dans ce temple de la production intellectuelle qu’est l’Académie du Royaume que sont débattus chaque année, depuis 41 ans, des sujets et thèmes diversifiés souvent dans une logique prospective. Mais à l’instar d’autres espaces et institutions dédiés à la recherche, y compris les universités et pas seulement au Maroc, ce qui est produit à l’Académie reste souvent au stade d’idées, voire de simples conjectures de communautés scientifiques, jusqu’à ce qu’elles se réalisent des décennies plus tard…