Editorial

Que cache ce qui est caché ?

© D.R

Quelle est la signification du geste de Youssoufi ? Quel est le sens profond de son retrait de la vie politique ? Que cache dans ses soubassements fondamentaux la décision de l’ex-premier ministre ? Au fin fond de l’analyse quel message porte cette décision ? À part le fond, et plus terre-à-terre, pourquoi est-il parti ? Est-ce un vrai retrait de la vie politique ou une vraie retraite ? Entre le parti, le Palais, la CGEM, la société, les syndicats, la fédération marocaine de ping-pong, le parti clandestin et l’association des chauffeurs de taxi de Midelt, qui est derrière cette démission ? Mes chers compatriotes, les questions sont nombreuses. Les réponses aussi. Abderrahmane Youssoufi est en train de faire exploser la cervelle de ses concitoyens les mieux dotés en matière grise. Ils réfléchissent. Un nouvel acquis historique à mettre au crédit de ce grand monsieur. Tout le monde réfléchit. Chacun selon ses moyens. Même celui qui peut peu, peut à cette occasion. C’est magnifique. Même celui qui n’en peut mais, essaye. C’est sublime. Et même celui qui ne pouvait plus se remet à pouvoir. C’est miraculeux. Dans une belle unanimité qui dénote d’une rigueur intellectuelle confondante et rassurante pour notre avenir, tout le monde s’y met. Y compris les éminents, et exaltés, membres du fan-club officiel de Si Driss Jettou. Tous ont sorti le ripolin, chacun sa couleur. Ceux qui l’aimaient. Ceux qui le haïssaient. Ceux qui complotaient contre lui. Ceux qui lui ont rendu la vie difficile… Une vraie foire de l’andouille et de la quenelle, avec dégustation bien sûr. À 79 ans, Abderrahmane Youssoufi en avait marre. Marre de tout et du reste. C’est aussi simple que cela. Cette explication, personne ne va la trouver. Elle n’est ni politique, ni conceptuelle, ni structuraliste, ni sémiotique, ni anthropologique, ni sociologique, ni esthétique, ni rhétorique, ni démagogique, ni gastronomique, ni oenologique. Elle ne fait appel à aucune catégorie scientifique qui fonde la politologie moderne dans un pays sous-développé en pleine mondialisation libre-échangiste. Non. Que signifie, il en a marre ? Quel sens profond cache cette lassitude ? Cette fatigue, est-elle feinte ? Et pourquoi ? Le harassement apparent de Youssoufi est-il tactique ou stratégique ? La sagacité de nos concitoyens écrivant n’a d’égal que leur promptitude au reniement servile. C’est juste un problème de cohérence. Un adversaire constant et décidé est plus honorable qu’un allié douteux et versatile. Tenez-le vous pour dit !

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