Au fur et à mesure que le secteur de la santé et des prestations médicales se transforme et s’ouvre à des opérateurs privés plus structurés et de plus grande taille, le marché, en plus des textes et réglementations encadrant les activités, aura besoin d’un nouveau type d’intervention, à savoir la régulation.
Cela est d’autant urgent qu’étant lui-même opérateur, à travers les hôpitaux et centres de santé publics, l’État devra forcément abandonner certaines de ses prérogatives pour éviter d’être juge et partie. La régulation est le meilleur moyen d’améliorer la qualité des prestations tout en veillant à l’universalité de l’accès aux soins que ce soit à travers les prix ou la couverture géographique.
Dans le domaine des télécoms, le Maroc dispose d’une expérience vivante avec un recul de 25 ans pour apprécier ce que la régulation peut apporter au développement d’un secteur. Même si le privé est déjà présent depuis longtemps dans le domaine médical, la généralisation de la protection sociale et de l’assurance-maladie et les défis que s’est posés le Maroc en termes de couverture sanitaire auront pour effet induit immédiat une explosion de l’offre sur le marché en réponse à une demande décuplée.
Avec de tels niveaux d’ouverture et de diversification des acteurs, seule une autorité de régulation, sur le modèle de l’ANRT pour les télécoms, est à même de pouvoir veiller au bon fonctionnement du marché avec comme première préoccupation l’intérêt du patient à travers des standards imposés en toute neutralité aussi bien aux opérateurs publics que privés. C’est à juste titre que le gouvernement accélère l’activation de la haute autorité de la santé.