Face à la flambée des prix des produits de grande consommation, notamment alimentaires, les pouvoirs publics ont activé deux leviers essentiels.
Le premier consiste à contrôler les chaînes d’approvisionnement de sorte à traquer les pratiques illégales comme la spéculation et le stockage clandestin qui produisent mécaniquement des hausses de prix.
Le deuxième levier, lui, relève plus de la régulation à travers une action sur le volume de l’offre. Ainsi, en décrétant, par exemple, la limitation des exportations de certaines denrées agricoles, l’objectif est de faire en sorte que l’offre de ces produits soit plus abondante, ce qui devrait se traduire logiquement par moins de tension et, in fine, une baisse de prix. Et cela s’est d’ailleurs déjà ressenti ces derniers jours pour ce qui est de la tomate. Les autres produits ne devraient pas échapper à ce mécanisme automatique.
Mais agir sur l’offre à travers cette régulation des volumes disponibles sur le marché ne peut s’inscrire que dans une logique conjoncturelle. En revanche, une action non encore expérimentée peut, elle, apporter des réponses plus durables et elle concernerait la demande. Les habitudes de consommation des ménages marocains, surtout pour les produits alimentaires, suivent un modèle dont les caractéristiques datent d’un autre contexte économique où le prix n’était probablement pas le paramètre le plus déterminant.
D’un autre côté, et à l’instar de ce qui se produit dans d’autres pays, une partie importante des produits alimentaires achetés par les ménages est jetée. Selon les chiffres de la FAO, presque un produit alimentaire sur trois est jeté et le quart des volumes jetés le sont en bout de chaîne, c’est-à-dire par les ménages. Les familles marocaines ne doivent pas être en dehors de cette norme. Un programme de sensibilisation de longue durée pourrait permettre à moyen et long termes de réduire la demande sur les produits alimentaires et, mécaniquement, de faire baisser les prix durablement.
