Décrété officiellement dans toutes les Constitutions à commencer par celle de 1962 jusqu’à celle de 2011, le droit de grève attend depuis 63 ans sa loi organique.
C’est dire si la fenêtre qui s’ouvre est un moment historique car le projet de loi, aujourd’hui en discussion, est bel et bien la dernière brique qui manquait pour parachever la liste des lois organiques stipulées dans la Constitution de 2011. Ce sera aussi une inflexion institutionnelle majeure qui renforcera l’image du Maroc à l’international et sa position comme un modèle de gouvernance sociale.
Ceci contribuera, au passage, à booster davantage son attractivité vis-à-vis de ses partenaires et particulièrement des investisseurs aussi bien étrangers que nationaux. Pour ces derniers, futurs employeurs potentiels, en vertu du projet de loi sur la grève, les syndicats deviennent une partie prenante active dans le pacte social moderne et inclusif en lieu et place de leur casquette traditionnelle réductrice de défenseurs des droits des travailleurs, parfois acteurs de chaos.
C’est là, d’ailleurs, une opportunité historique pour les syndicats d’asseoir leur légitimité et d’élargir davantage leur périmètre d’action puisque ledit texte étend le droit de grève à de nouvelles catégories comme les travailleurs indépendants et non-salariés, les employés de maison et bien d’autres. Au final, le projet de loi sur la grève, tel qu’il a été retravaillé puis soumis aux parlementaires, illustre parfaitement la conviction souvent exprimée par le gouvernement, à savoir que la voie de la stabilité sociale et économique passe aussi par des partenaires sociaux forts de leur légitimité.
Ce n’était pas un simple slogan…