La dorsale. C’est l’appellation donnée dans le jargon des ingénieurs spécialisés dans les routes et autres connaisseurs des travaux autoroutiers au tronçon qui devrait relier Marrakech à la région Fès-Meknès via la ville de Beni-Mellal sans passer par le hub Casablanca-Rabat.
Cette section d’autoroute est le grand chaînon manquant de l’ossature du réseau alors que l’axe concerné est connu depuis des décennies comme étant un des plus denses en trafic à l’échelle nationale. Le coût est naturellement un des paramètres qui pèsent dans la balance au moment de décider la réalisation d’une infrastructure aussi lourde. Sa programmation est donc tributaire de l’état des finances publiques ainsi que des priorités et urgences du moment. D’où le retard. Et c’est là où des montages financiers novateurs peuvent et doivent être imaginés notamment en mettant à contribution les fonds et l’expertise du secteur privé. Dans le secteur portuaire et dans l’énergie, le Maroc a déjà expérimenté avec succès ce modèle.
La solution est aujourd’hui envisagée pour l’autoroute dorsale. Elle pourrait l’être pour de nombreuses autres infrastructures qui manquent encore dans des domaines structurants comme le ferroviaire, l’aéroportuaire et les services de base. D’un autre côté, et en plus des opportunités d’investissement et de création d’emplois qu’il présente, un tel modèle pourrait être un formidable accélérateur du désenclavement puis de l’intégration des Régions, passage obligé vers un développement équitablement réparti.