Le Maroc travaille activement, à travers son autorité monétaire qu’est Bank Al-Maghrib, à l’implémentation effective d’un E-Dirham .
Face à la montée fulgurante à travers le monde des monnaies digitales, bitcoin et autres, certains États dans un cadre international concerté, dont le Maroc fait partie, ont fini par changer radicalement d’approche en optant pour le nouveau concept des monnaies digitales des Banques centrales (Central Bank Digital Currencies) plutôt que de camper sur une démarche d’interdiction. Ces nouvelles monnaies digitales, comme le E-Dirham, ont cours légal, sont officielles, réglementaires et dûment garanties par les autorités monétaires.
Au Maroc, comme dans les pays qui ont pris cette option, la monnaie digitale légale s’inscrit parfaitement dans l’environnement financier, bancaire et économique actuel. Elle va inéluctablement permettre d’insérer dans les circuits financiers formels un large pan du tissu économique et de bancariser des franges de citoyens encore exclus du système, ce qui est aligné avec les objectifs de la stratégie d’inclusion aujourd’hui en marche.
Pour les acteurs du secteur eux-mêmes, banques et autres établissements financiers, les expériences l’ont montré ailleurs, la combinaison du digital, de la dématérialisation et du E-Dirham ne se fera pas au détriment des marchés traditionnels mais, au contraire, va ouvrir de nouveaux gisements inexplorés en termes de clientèle, de ressources en dépôts, de besoins en financements et en crédits et donc davantage de profitabilité. Même des acteurs plus éloignés, comme les opérateurs télécoms ou encore les prestataires divers dans le domaine du numérique et de la data, pourront en profiter. Plus qu’une évolution forcée, le E-Dirham est une révolution qui profitera économiquement à tous les acteurs si elle est soigneusement pensée et mise en application.