La course contre la montre entamée par le Maroc pour tendre vers sa souveraineté alimentaire, sanitaire, industrielle, énergétique et autres se conforte et se justifie de jour en jour. C’est que dans plusieurs chaînes de valeur et de domaines, la production mondiale est aujourd’hui dangereusement et fortement concentrée. Des chiffres dévoilés récemment par le FMI et dont les sources sont d’autres organisations internationales habilitées, comme la FAO par exemple, démontrent que plus de 60% de la production agricole de la planète est assurée par les trois plus grands pays producteurs. Pour un produit comme le blé, très d’actualité depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, les trois premiers producteurs au monde accaparent à eux seuls plus de 40% des volumes produits. Cette concentration est tout aussi visible et valable pour les produits énergétiques, charbon, gaz naturel et pétrole, dont 60% de la production mondiale est assurée par trois pays seulement. Pire encore. Pour des minerais rares, notamment le cobalt, le nickel et le lithium, appelés à jouer un rôle central dans la transition énergétique, les gigafactories et les technologies vertes du futur, le taux de concentration de la production entre les mains du top 3 mondial dépasse les 70 voire 80%.
Le Maroc est résolument engagé dans une feuille de route ambitieuse autour de chantiers sociaux et d’autres portant sur la transformation de son économie. Et la réussite de ces défis sera, en effet, fortement tributaire de la capacité du Maroc à s’affranchir le plus possible des aléas des marchés mondiaux et du diktat des clubs de producteurs.