Quelques jours seulement après les directives royales au sujet de la reconstitution du cheptel, le gouvernement vient de mettre en marche un programme pour une valeur globale de 6,2 milliards DH (lire article en pages 4 à 6)).
Entre autres mesures envisagées, le rééchelonnement et/ou l’annulation des dettes des éleveurs pour une enveloppe globale de 700 millions DH ainsi que le soutien des prix des aliments de bétail pour un budget de 2,5 milliards DH. La nouveauté dans ce programme réside dans l’encouragement financier aux éleveurs pour préserver les brebis qui représentent la force reproductive et donc la seule voie pour reconstituer le cheptel.
Après une opération de recensement et de marquage en 2025, chaque éleveur recevra en 2026 une subvention de 400 DH par brebis qui aura été recensée cette année et qui n’aura pas été sacrifiée d’ici l’année prochaine, l’objectif étant d’atteindre un effectif de près de 8 millions de brebis l’année prochaine. Au même titre que toute autre ressource, la préservation durable d’un cheptel passe nécessairement par une transformation des mentalités et l’ancrage de pratiques qui n’étaient pas forcément répandues parmi la communauté des éleveurs.
C’est la preuve aussi et surtout que l’un des leviers de la transformation de l’agriculture, y compris les activités de l’élevage, réside dans l’encadrement et l’accompagnement pédagogique des exploitants pour les former et les sensibiliser quant à leur rôle central dans la durabilité de leur secteur. D’autres secteurs, notamment celui de la pêche, sont passés par cette phase et ont réussi à surmonter le défi de la ressource car les opérateurs ont été pleinement responsabilisés.