Le dispositif d’élargissement de la population couverte par l’assurance-maladie étant aujourd’hui bien enclenché et sur les bons rails, le système de protection sociale ne peut être complet sans l’autre composante essentielle, à savoir la retraite.
La couverture médicale pour tous est un passage obligé et essentiel, certes. Mais assurer aux seniors qui ont été actifs une pension de retraite en contrepartie de leurs décennies, parfois, de labeur est également un minima en matière de protection sociale. Sur ce registre, le Maroc a incontestablement réalisé des avancées. Mais la démographie a fait son œuvre et des régimes qui étaient il y a quelques années viables et équilibrés sont aujourd’hui sérieusement menacés.
Le nombre d’actifs cotisants pour un seul pensionné a drastiquement baissé et certains régimes paient aussi leur générosité mal calculée. Mais cette fois-ci, protection sociale oblige, la refonte des systèmes de retraites n’a pas seulement pour motif de les remettre à flot et de leur redonner un horizon de pérennité financière le plus lointain possible. La réforme cette fois-ci devra, en plus du rééquilibrage, opérer un élargissement de la population bénéficiaire à l’image de ce qui s’est fait pour l’AMO. Et pour compliquer davantage l’équation, en plus de la sensibilité et de la complexité, financière, administrative, organisationnelle de l’envergure et même légale, le gouvernement devra surtout faire preuve d’une célérité historique sur un dossier qui est posé sur la table depuis plus de 20 ans. Le gouvernement s’attaque là à un vrai serpent de mer…