Quand le Maroc affiche et annonce publiquement l’ambition de pouvoir construire d’ici 2030 un aéronef 100% local, cela ne veut pas dire forcément qu’il envisage de devenir un avionneur parmi les leaders mondiaux et encore moins de rivaliser demain avec les deux géants que sont Boeing et Airbus.
Ce serait une vue de l’esprit, voire une utopie. Cela pourrait se faire, certes, mais sur le très long terme. Mais le plus important dans une telle démarche et la réalisation de l’objectif, même partiellement, c’est de donner aux industriels mondiaux de l’aéronautique un gage de savoir-faire et la preuve que le Maroc est capable de monter au stade supérieur et ultime dans cette industrie en passant de fournisseur de second rang de pièces et de parties d’avions au statut d’avionneur.
Cela signifiera, pour les leaders mondiaux, qu’ils trouveront désormais au Maroc une véritable plateforme intégrée où ils peuvent non pas seulement faire usiner en mode de sous-traitance mais implanter toute leur chaîne de valeur depuis la recherche, l’ingénierie et la conception jusqu’au produit fini, des avions dans le cas d’espèce. Au passage, et c’est le plus important dans la démarche, le label «Made in Morocco» deviendra une réalité industrielle crédible avec son corollaire qu’est la création de richesses, une production à plus de teneur en recherche et technologie, donc du PIB en plus pour le pays, et, enfin, plus d’emplois viables et à forte valeur ajoutée.
