La compétitivité du «made in Morocco» à l’international, en plus des qualités intrinsèques du produit, est tributaire aussi du niveau de performance de la chaîne logistique.
Les positions sur les marchés internationaux se gagnent grâce à la capacité des producteurs marocains d’acheminer leurs cargaisons dans les délais les plus courts pour être sur les étalages au bon moment mais aussi aux meilleurs coûts. Or aujourd’hui, et comme le démontrent les derniers chiffres de la balance des paiements de l’Office des changes, les marchandises marocaines exportées par voie maritime, qui représentent 84% du volume global, supportent une facture globale vertigineuse de quelque 45 milliards DH par an payés à prix fort et en devises à des compagnies étrangères.
Le coût du transport est certes inévitable pour ce qui est du commerce international, mais son poids peut parfaitement être atténué ou du moins optimisé. Et pour cela, la création de compagnies de transport maritime marocaines reste la seule voie possible. Or aujourd’hui, le pavillon national reste encore faible, voire absent, laissant le champ libre aux opérateurs étrangers dont certains, il est vrai, sont des géants mondiaux qu’il serait illusoire de vouloir concurrencer.
Pour autant, aussi bien la souveraineté industrielle que la compétitivité à l’international passent inexorablement par une force de frappe nationale logistique et précisément maritime. Un choix qui peut en même temps être porteur d’innombrables opportunités d’investissements créateurs de richesses et d’emplois.