Au moment où les pouvoirs publics viennent de lancer un vaste et coûteux programme pour la reconstitution du cheptel et après la décision royale de sursoir cette année au sacrifice, toujours dans la même logique de préservation du cheptel, toutes ces mesures ne pourront donner pleinement leurs effets sans l’engagement et l’adhésion des principaux concernés, à savoir les consommateurs eux-mêmes.
Ce sont d’ailleurs les associations de protection du consommateur qui sont montées au créneau depuis quelques jours, à travers leur fédération nationale, pour appeler les ménages marocains à cesser de se ruer littéralement sur les viandes rouges en effectuant des achats en volumes anormalement élevés à l’approche de la date de l’Aïd. Lesdites associations rappellent, à juste titre, que quand bien même le rituel du sacrifice n’aurait pas lieu, une demande trop élevée sur les parties de moutons en guise de substitut aura exactement les mêmes effets, à savoir une flambée des prix et surtout une pression sur le cheptel.
Les éleveurs eux-mêmes, à travers leur association professionnelle, font aujourd’hui le même constat et appellent les Marocains à éviter une telle spirale de surconsommation qu’ils qualifient d’injustifiée. Comme pour les viandes rouges ou les prix du mouton, les prix de beaucoup de produits et denrées, en plus des hausses importées à travers les intrants, sont en grande partie mécaniquement influencés par la demande. Il y a visiblement un grand travail à faire auprès des ménages marocains en matière de mode et d’habitudes de consommation…