Pour les cinq à dix années à venir, l’emploi sera assurément une des batailles cruciales que devra mener le Maroc aux côtés de celles, tout aussi importantes, de la transformation de l’économie en prévision des mutations de l’ordre économique mondiale et celle, enfin, de la généralisation effective des filets sociaux durables pour l’ensemble de la population (lire l’article en page 4).
Or à l’image de l’investissement productif qui naturellement doit être plus du fait du secteur privé, c’est ce dernier qui doit mécaniquement être le principal moteur de la création d’emplois. Le secteur public avec toutes ses composantes, administrations, offices et entreprises étatiques, est censé constituer un acteur parmi d’autres et surtout un accompagnateur.
L’investissement dans les grandes infrastructures a parmi ses finalités de préparer les meilleures conditions possibles pour permettre aux agents économiques que sont les entreprises de s’implanter, de produire, d’acheminer leurs marchandises vers les marchés, de se développer et, in fine, de créer de la valeur ajoutée autour d’elles et surtout des emplois. L’État est également un accompagnateur à travers ses fonctions régaliennes et de réglementations qui agissent directement sur la qualité du climat des affaires lui-même facteur déterminant dans l’acte d’investissement. D’ailleurs, le gouvernement a traité et ouvert le chantier de l’investissement très tôt et avec le même niveau de priorisation que le chantier de la généralisation de la protection sociale. Le social et l’économique vont de pair tout comme ce combat pour le développement tributaire désormais du tandem public-privé et de ses performances.