Le dérèglement climatique se déroule sous nos yeux et l’épisode pluvieux qui vient de se produire dans certaines régions en est l’expression la plus violente.
Une ville comme Tata, sur le versant sud de l’Anti-Atlas, une région connue pour ne recevoir qu’une pluviométrie moyenne entre 50 et 200 mm, en a enregistré plus de 240 mm en moins de 24 heures. C’était littéralement le déluge. Le dernier phénomène de cette ampleur remonterait à plusieurs décennies. La succession depuis quelques années de cycles de sécheresse de plus en plus rapprochés et de plus en plus longs est une autre manifestation du chamboulement climatique qui semble s’accélérer comme partout ailleurs. Cette nouvelle donne climatique impactera évidemment et mécaniquement les process et facteurs de production ainsi que les modes de vie et de consommation. Une telle mutation profonde et structurelle, le Maroc devra désormais en tenir compte dans ses politiques publiques, dans l’élaboration de ses stratégies sectorielles et modèles de développement et toutes ses projections pour les décennies à venir. Le Maroc a déjà dans le passé fait preuve d’anticipation par rapport à des tendances lourdes.
La politique des barrages, lancée très tôt dans les années 60, en est un exemple qui continue d’ailleurs à ce jour de prouver son caractère actuel et visionnaire. Les premiers programmes éolien puis solaire ont été mis en marche, au début des années 2000, à un moment où l’urgence climatique était encore loin de son paroxysme. Plus récemment encore, la transformation de l’industrie vers la décarbonation et l’agriculture durable sont également des exemples d’options stratégiques qui permettent d’avoir toujours un coup d’avance sur les retournements au lieu de les subir…