Editorial

Un motif d’espoir

Les réactions d’indignation en cascade qui ont accueilli les propos criminels de Abou Hafs alias Abou Jahl sont un réel motif d’espoir et procurent une grande satisfaction. Un motif d’espoir pour l’avenir parce que la société marocaine avec toutes ses composantes, sa diversité et ses sensibilités a rejeté comme un seul homme le discours de la haine, de la violence et du crime salafiste. Par cette position unanime, elle a montré les vraies valeurs de notre pays. Des valeurs fondées sur la tolérance, la paix et un Islam juste et pacifique.
La satisfaction, elle, réside dans le fait que ceux qui voulaient faire du 2ème anniversaire des attentats sanglants, par un révisionnisme honteux, un anniversaire du terrorisme et de son discours criminel et non pas celui de la mémoire des victimes ont été mis en échec. Le kidnapping de la mémoire a échoué. Ceux qui voulaient utiliser la situation des détenus salafistes pour faire chanter l’Etat, démoraliser la justice, culpabiliser la société et absoudre le crime, ses théoriciens et ses commanditaires sont, aujourd’hui, obligés de constater que leur machination, malgré le relais et le soutien des nihilistes de tout acabit, a fait long feu.
Il est insupportable de vouloir faire passer le terrorisme salafiste et ses prêcheurs responsables des attentats de Casablanca comme des victimes en bafouant justement la mémoire des vraies victimes de ce carnage obscurantiste, les droits de leurs familles et le respect dû à la nation et à sa religion authentique. On ne peut pas humilier une société de la sorte.
Le combat pour les « Lumières », la démocratie, les droits de l’Homme, la saine pratique religieuse et l’État de droit commence et se termine par le rejet solennel et absolu du terrorisme salafiste et par une opposition frontale à toute tentative révisionniste de l’histoire de la violence intégriste et de ses complicités dans notre pays. Ce combat ne doit passer par aucune forme de compromis ou de négociation « munichoise » qui se feraient sur le dos de nos valeurs, de notre sécurité, de nos institutions et de notre avenir.
La lutte contre le terrorisme salafiste est une lutte légitime. Elle doit être menée par l’État par tous les moyens de droit dont il dispose. Sur ce point précis, toutes les stratégies qui se déploient, actuellement, d’une manière certes confuse mais réelle, pour faire douter l’État et la société de la légitimité, voire de la légalité de sa lutte contre le terrorisme salafiste, doivent inciter à une mobilisation sans faille et résolue.
Les petits renoncements, les petits compromis et les petites compromissions ouvriraient fatalement la voie au totalitarisme vert que Abou Hafs et les siens veulent nous imposer. Notre projet de société ne prévoit aucune place aux tenants du discours de la haine, aux prêcheurs de la mort, ni aux manipulateurs de la religion à des fins politiques. Tous ceux-là sont les alliés objectifs du terrorisme quand ils ne sont pas ses instigateurs directs. Ils doivent être, légalement, combattus comme tels par la force de la loi. C’est à ce prix que l’on pourra protéger la mémoire des victimes du 16 mai de la salissure et protéger notre société des salissures prochaines qu’Abou Jahl et ses infidèles perdus nous promettent.

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