Un privé productif

Le caractère résilient de l’économie marocaine est aujourd’hui avéré et indiscutable.

Elle a largement démontré depuis quelques années une capacité remarquable à faire face aux chocs exogènes, même les plus violents, comme une pandémie historique ou des retournements de conjoncture à l’échelle mondiale, telle la vague inflationniste qui a frappé au moment de la reprise après la crise Covid. Cette solidité face aux épreuves est visiblement, et de l’avis de toutes les analyses internationales, une donne devenue durable car assise sur des bases construites patiemment depuis des décennies.

C’est en partant de cette résilience qu’il faut préserver et renforcer constamment que l’économie marocaine est appelée, pour les années et décennies à venir, à passer à la brique supérieure, celle de la productivité et de la création massive d’emplois durables. C’est une partition où le premier et principal acteur sera le secteur privé. Le tissu des entreprises au Maroc reste aujourd’hui largement dominé par les micro, très petites, petites et moyennes entreprises qui constituent l’écrasante majorité de la force productive.

Un chiffre permet à lui seul de résumer cet état : quelque 95% des entreprises marocaines présentent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 3 millions DH. En plus de l’atomisation du tissu, ce dernier ne génère pas encore suffisamment de valeur ajoutée. D’où, probablement aussi, la faible teneur du point de croissance au Maroc en emplois. Si pour le gouvernement, la prochaine bataille sera celle de l’emploi, pour le secteur privé elle devra être celle de la productivité.