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74% des jeunes marocains plaident pour l’anglais à la place du français

© D.R

Le chiffre ressort d’une nouvelle étude initiée par British Council au Maroc

«La majorité écrasante des jeunes marocains croit que l’anglais est vital non seulement pour leur avenir mais aussi pour le pays». Le résultat pertinent, appuyé de chiffres, ressort d’une nouvelle étude présentée, vendredi lors d’un webinaire, par Tony Reilly, directeur du British Council au Maroc, qui précise également que la majorité des personnes (1200 jeunes), interrogées lors de cette étude intitulée «Shift to English» (Passage à l’anglais), trouve que cette langue pourrait «booster le tourisme au Maroc». Mieux encore, elle occuperait la première place des langues étrangères pour la plupart des répondants.

L’anglais au lieu du français pour 74% des jeunes

En détail, trois quarts (74%) des personnes interrogées pensent, comme l’explicite M. Reilly, que l’anglais pourrait «se substituer au français comme première langue étrangère au Maroc d’ici cinq ans». Tel qu’il l’avance, l’enquête a confirmé que la langue dominante pour les jeunes marocains est l’arabe, qui est parlé et compris à un haut niveau de compétence par 69 % des personnes interrogées. Le français et l’anglais se situant à 34 et 30% respectivement. «Toutefois, le rapport a révélé que les jeunes marocains sont beaucoup plus susceptibles de recommander l’apprentissage de l’anglais que de l’arabe ou du français», enchaîne-t-il.

A la question des langues les plus importantes à apprendre, 40% des répondants ont, selon le responsable, mentionné l’anglais, tandis que 10% seulement ont mentionné le français. «Les Marocains qui maîtrisent le mieux l’anglais ont tendance à être plus jeunes et plus instruits, avec des niveaux de revenus plus élevés. Bien que l’anglais soit populaire dans tous les groupes socio-économiques, ceux qui ont un niveau élevé de maîtrise de l’anglais ont tendance à être plus jeunes, plus instruits et gagnent des salaires plus élevés», ajoute M. Reilly.

Et ce n’est pas tout ! Les trois principales plates-formes d’apprentissage de l’anglais sont, comme il l’indique, l’école (37%), les films et les séries télévisées (25%) et l’Internet (17%).
De nombreux jeunes marocains apprennent l’anglais sur les plates-formes de médias sociaux. De plus, 85% des personnes interrogées ont déclaré s’attendre à ce que le nombre de jeunes marocains parlant anglais augmente au cours des dix prochaines années, et 57% s’attendent à ce que ce nombre augmente fortement. «La demande d’anglais au Maroc est clairement en augmentation, en particulier chez les jeunes», tranche-t-il en tempérant ses propos.

De l’anglais, oui mais pas au détriment des autres langues

«À titre personnel, j’estime que cela ne doit pas se faire au détriment des autres langues, ni mettre en péril la riche diversité culturelle du Maroc et ses fières traditions multilingues», enchaîne le directeur du British Council. Des propos entérinés par Driss Ouaouicha, ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui se félicite, de son côté de cette étude. Pour lui, cette enquête est «un présent pour l’anglais de la part des jeunes marocains à l’occasion de la journée de la langue anglaise célébrée le 23 avril». L’intervenant ne manque pas aussi de s’inspirer de son expérience à la tête de l’Université Al Akhawayne. Comme il le ressort, 10 à 15% des étudiants n’avaient pas besoin de renforcement linguistique et 85 à 90% passaient un semestre ou deux à améliorer leur niveau en langues. Selon le ministre, les lauréats d’Al Akhawayne recommandent également le français. «Il faut consolider notre niveau en langues y compris l’anglais».

Un passage «maintenant»

Egalement de la partie, Samir Benmakhlouf, fondateur de London Academy à Casablanca, estime, pour sa part, que l’anglais est «facile». «Pour l’avenir, il faut avoir l’anglais en plus de l’arabe et du français», poursuit-il. Le tout en rappelant que 50% des documents scientifiques dans le monde sont en anglais en allusion aux analyses publiées en temps de la Covid-19. Aussi, il faut, à son sens, convertir les professeurs, ainsi le Maroc pourra avancer en enseignement de cette langue. «J’encourage nos élèves à maîtriser l’anglais maintenant, maintenant, maintenant !», enchaîne-t-il en estimant que ce passage sera réussi. For sure !

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