Pour Hamid Belafdil, l’enjeu de ce sommet ne réside pas seulement dans la formulation de recommandations, mais bien dans la mise en œuvre d’un système opérationnel, mesurable, et orienté vers des résultats concrets.
Rencontre : Marrakech a accueilli les 19 et 20 juin le sommet YES Africa 2025. L’accent a été mis sur l’urgence d’intégrer les jeunes dits NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) dans les politiques publiques.
La ville de Marrakech a accueilli le 1er Sommet africain pour l’autonomisation des jeunes africains (YES Africa). Organisée par la Fondation Jadara, en collaboration avec l’Union panafricaine de la jeunesse, cette rencontre a connu la participation de plus de 500 délégués issus de 54 pays représentant la société civile, les gouvernements, les partenaires techniques et financiers ainsi que des experts en développement. À l’issue du sommet, les participants ont adopté «Le manifeste de Marrakech pour la libération des potentiels des jeunes africains», incluant une série de recommandations intégrées qui tracent les contours d’une vision commune pour une Afrique qui valorise les aspirations de sa jeunesse et investit dans ses capacités. Parmi ces recommandations, l’accent a été mis sur l’urgence d’intégrer les jeunes dits NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) dans les politiques publiques, à travers des programmes de soutien concrets englobant la formation, l’inclusion économique et l’entrepreneuriat.
Cet objectif ne saurait être atteint sans la reconnaissance des compétences non formelles acquises par les jeunes dans leurs milieux sociaux, ce qui implique la mise en place de mécanismes de reconnaissance mutuelle entre les pays africains dans les domaines de la formation et de l’enseignement professionnel. Les participants ont appelé à la généralisation des dispositifs d’orientation et de mentorat, via des plateformes numériques et des programmes d’accompagnement, afin d’encourager les jeunes à passer de l’attente à l’action et au leadership. Un autre axe structurant a porté sur la diversification des sources de financement des initiatives jeunesse, à travers l’implication du secteur privé, l’adoption d’outils innovants tels que le financement participatif (crowdfunding) et le maillage des organisations de jeunesse avec des réseaux de financement nationaux, continentaux et internationaux.
En outre, il a été recommandé la mise en place de mécanismes réguliers d’évaluation de l’impact des programmes, ainsi que le partage des meilleures pratiques, dans le cadre de partenariats tripartites entre gouvernements, société civile et bailleurs de fonds, en vue d’intégrer l’autonomisation des jeunes comme pilier des politiques publiques et de l’économie sociale sur le continent. Pour sa part, Hamid Belafdil, président de la Fondation Jadara, a souligné que «l’enjeu de ce sommet ne réside pas seulement dans la formulation de recommandations, mais bien dans la mise en œuvre d’un système opérationnel, mesurable, et orienté vers des résultats concrets. Nous posons les bases d’un mouvement continental qui croit en sa jeunesse et lui offre des leviers réels, au-delà des slogans».