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Covid-19 – Gestion des stocks : plus jamais comme avant…

© D.R

La question de la politique des stocks n’a jamais été aussi d’actualité qu’aujourd’hui. Et le post-pandémie ne sera jamais comme avant à l’échelle du globe. Déjà, les pays repensent leur stock de sécurité. Ils devront inciter, à terme, leurs entreprises à la fabrication pour diminuer la dépendance de l’étranger. Les ressources compétentes seront, donc, à cibler très rapidement pour gagner le sprint.

Les entreprises du monde entier se rendent bien compte de leur dépendance de la Chine en termes de production. Le premier facteur de démarcation qui avait, en effet, aidé la République chinoise fut le coût de la main-d’œuvre et de la logistique. Aujourd’hui, cette dépendance aura un prix et le casse-tête chinois pour les entreprises importatrices est bel et bien la gestion des stocks. «Ce qui arrive aujourd’hui montre bien la fragilité de l’ensemble du système». Le professeur Bart Jourquin, enseignant à l’Université de Louvain en Belgique, fait bien de le rappeler au magazine en ligne www.trends.be. Il rappelle, en effet, qu’ «à un moment où la Chine continue à tourner au ralenti, déstabilisée par la seconde vague, les entreprises importatrices cogitent sur la politique de stocks pour tenir». L’épidémie soulève la problématique de la relocalisation des stocks. De cette manière la pollution devra diminuer ainsi que la dépendance de la Chine ou d’un autre pays fournisseur d’ailleurs!
Le premier dilemme réside dans le fait que pour celles qui ont opté pour gonfler leurs stocks, le temps de les écouler en période de confinement risque de s’avérer difficile et finira par peser sur leur trésorerie. A terme et à la sortie de la crise, le changement d’organisation s’imposera ipso facto. Toujours est-il que les entreprises concernées qui pourront être conseillées sauront jongler avec cette donne (Avis d’expert Zakaria Fahim, expert-comptable, Managing Partner BDO). La diversification des fournisseurs est fortement recommandée. Il s’agira de repenser impérativement le modèle de réassort pour réduire justement la dépendance tierce.
Bref, l’épidémie soulève la problématique de la relocalisation des stocks pour déjà diminuer la pollution et aussi la dépendance. Il faut dire que la politique concernant les stocks a toujours été de réaliser des équilibres entre les avantages du ‘’just in time’’ et ceux liés à la commande. En Belgique, les entreprises sont en train de vérifier les stocks de sécurité au cas où les problèmes se poursuivent la seconde partie de l’année. La logique est certainement la même dans d’autres pays dont le Maroc. L’exercice ne sera pas simple mais il devra inclure des équipes compétentes pour repenser les modèles économiques et favoriser la politique industrielle enclenchée depuis quelques années. A suivre…

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Avis d’expert

Zakaria Fahim, expert-comptable, Managing Partner BDO.

«On s’attend à une logique de cartographie sur les produits dits stratégiques»

La gestion des stocks va représenter un point d’inflexion pour les sociétés qui importent. Ce qui est certain dans cette épidémie du Covid-19, c’est qu’il y aura un avant et un après à l’échelle macroéconomique. Aujourd’hui, partout dans le monde, il s’agit de savoir quels sont les effets stratégiques qui ne peuvent plus être laissés à un seul partenaire. En clair, la question se pose sur certains fondamentaux, notamment la production de certains produits localement ou dans un écosystème proche. On s’attend à une logique de cartographie sur les produits dits stratégiques pour que les Etats incitent aux fabrications locales. Cette approche devant éviter une dépendance qui pourrait faire tomber les économies. C’est sûr qu’aujourd’hui, le gouvernement a mis la main à son chéquier pour sécuriser la bonne marche en cette période de crise mais nombreuses vont être les entreprises qui vont revenir au bon sens.

Pour celles qui sont sur des métiers où le stock est stratégique, eh bien il y aura des arbitrages à faire soit de sur-stockage soit de déstockage. Cela dépendra des produits. Et la décision dans certains cas sera de répercuter le prix sur le client final s’il est intéressé. Et c’est là où les entreprises devraient rechercher de la valeur ajoutée pour que le prix ne soit pas le seul critère influençant l’acte d’achat. Ca sera, justement, très compliqué pour ceux qui n’auront comme seul paramètre de différenciation le prix.

Il s’agira d’un vrai enjeu. A terme, nous allons, certainement, d’un côté, assister à la formation de stocks d’alertes dans les pays pour toutes les denrées et produits stratégiques et une incitation à des productions alternatives, de l’autre. Changer ainsi le modèle économique sera la meilleure façon de faire. Et elle passera essentiellement par la gestion de stock. En définitive, réfléchir en amont sera, à mon sens, le premier enseignement que nous allons tirer sur le plan économique par rapport à cette pandémie.

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