L’Association Maroc Entrepreneurs et la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM) viennent d’organiser pour la première fois une conférence-débat sur le thème «Investir et entreprendre en Afrique».
Tenue à Paris le 9 mars à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI France), elle vise à contribuer à la promotion des investissements et des partenariats vers l’Afrique. Et c’est Zakaria Fahim, cofondateur de la plate-forme Hub Africa, qui rappellera les fondamentaux économiques et sociopolitiques décrivant le Royaume à un parterre d’investisseurs potentiellement intéressés par fructifier leur business en Afrique. La thématique est claire : investir et entreprendre en Afrique. Et en particulier, le Maroc est devenu la plaque tournante vers les pays d’Afrique à travers les nombreux projets développés avec les pays du même continent. Un zoom sur les secteurs d’activités porteurs au Maroc présenté par l’intervenant marocain, ex-président du CJD Maroc (Centre des jeunes dirigeants), a permis de mettre en avant les opportunités du Maroc.
Il faut dire que l’événement coïncide avec la visite royale en Afrique et se justifie par des retours d’investissement très honorables. Selon une étude réalisée en juin 2015 par Afrique Price Waterhouse, Deloitte et Ernest and Young, «investir en Afrique, c’est rentable. La fourchette de retour sur investissement en Afrique est comprise entre 20 et 30%, bien supérieure à celle observée en Amérique du Nord». La présentation de Zakaria Fahim l’intègre dès l’introduction. Cela dit, le manager n’omettra pas de rappeler les différents atouts du Maroc qui représente la porte d’entrée de l’Afrique subsaharienne et affiche une proximité géographique entre l’Europe, l’Asie occidentale et l’Afrique. «Tirant profit de sa proximité, le Maroc a déjà conclu plusieurs accords bilatéraux avec divers pays de l’Afrique subsaharienne. La part de marché des biens marocains en Afrique subsaharienne a plus que doublé en 10 ans, passant de 0,23% en 2003 à 0,48% en 2013», argumente Zakaria Fahim, DG de BCO et co-fondateur de la plate-forme Hub Africa. Les enjeux sont clairs : ce rapprochement permettra au pays de bénéficier d’un faible coût de la main-d’œuvre ainsi que des produits à bas prix. «Le marché de la consommation finale en Afrique étant encore sous-exploité, la demande y est pourtant importante. À ce titre, l’agroalimentaire est un bon exemple de l’adaptabilité des produits marocains avec les préférences observées dans les marchés africains. Le Maroc a enregistré entre 2003 et 2013 une croissance moyenne annuelle de 18% sur les exportations vers les pays du continent», a commenté l’expert. Etayée de références fiables, l’intervention de ce dernier renvoie aussi aux conclusions du rapport d’Ernest & Young de 2015 stipulant que «l’Afrique est la deuxième destination la plus attractive pour les investissements, après l’Asie du Sud-e st. L’investissement direct étranger intra-africain monte en flèche, augmentant actuellement de 32,4% par an».
Pour rappel, Hub Africa est une plate-forme, un réseau des réseaux au service des entreprises et investisseurs d’Afrique avec son match making. Deux projets ont été labellisés COP22 Tech22 & Green Africa. Dans la foulée, le 1er Serious Game sur l’intelligence économique au service des PME africaines a été mis en ligne. Tout ceci pour dire que les entreprises françaises désireuses de développer leur business en Afrique ont tout intérêt à passer par le Maroc en somme! Les organisateurs ont bel et bien créé l’intérêt en partenariat avec l’antenne spécialisée en intelligence économique de la Chambre de commerce française à Paris. Le resserrement des marchés européens a dicté cette attitude. Les yeux sont bel et bien rivés sur l’Afrique. L’étude réalisée par le cabinet McKinsey a permis de faire un recensement complet sur le continent (voir encadré).
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54 pays africains diagnostiqués |
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•Plus d’un milliard de personnes, parlant plus de 1.000 langues, avec 41% des populations âgées de moins de 15 ans. •52 villes ayant plus d’un million d’habitants, avec une pénétration du mobile de près de 50%. •Plus de 300 millions d’habitants classés comme «middle class», de plus de 27% depuis 2000. •60% des terres arables prêtes à être cultivées •10% de réserves mondiales de pétrole, 40% des réserves d’or, et 80-90% du chrome et du platine. •Le taux moyen de l’inflation sur les années 2000 était de 8%, contre 22% dans les années 1990. *Le déficit public ramené au PIB était de 59% dans les années 2000, comparé aux 81,9% dans les années 1990. •Sur la même période, le déficit de la balance des paiements a baissé de -4,6 à -1,8% du PIB. Sources: McKinsey, IMF, African Development Bank, Research and Markets |
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