L’accent sera mis dès la rentrée prochaine sur la lutte contre le chômage de la jeunesse
Ressources humaines : Le Maroc dont la pyramide d’âge est aujourd’hui dominée par une population jeune, veut profiter de cette aubaine démographique en donnant la priorité dès les prochains mois à la création d’emploi en faveur de la jeunesse. Eclairage.
La création d’emploi et la lutte contre le chômage parmi les jeunes notamment reviennent comme un leitmotiv dans les différentes stratégies publiques avec des résultats mitigés. Aujourd’hui, le gouvernement en place et sous impulsion royale entend inverser la tendance. La couleur a été annoncée par la note de cadarge du prochain budget du pays. Dans ce sens, le projet de loi de Finances (PLF) au titre de l’exercice 2025 placera l’emploi au cœur de ses priorités, selon la note d’orientation dudit projet adressée par le chef de gouvernement aux départements ministériels.
Le PLF 2025 représente une étape cruciale pour consolider l’orientation du gouvernement, en mettant en œuvre une feuille de route claire qui place l’emploi au cœur de ses priorités, indique la note.
Cette feuille de route repose sur une analyse exhaustive des données du marché du travail et de tous les éléments qui y sont directement liés, dont les mécanismes de l’offre et de la demande, la médiation dans l’emploi, ainsi que les législations et procédures relatives au marché du travail, précise la même source.
Elle prévoit également des plans d’action pour les cinq à dix prochaines années, comportant des mesures concrètes qui seront mises en œuvre par le PLF 2025, fait savoir la même source.
Ces mesures viseront principalement à soutenir l’emploi en milieu rural, restructurer les programmes actifs d’emploi, et accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), tout en mettant l’accent sur le soutien à l’activité économique des femmes en garantissant leur accès au marché du travail.
En outre, l’Exécutif poursuivra son soutien à l’investissement public et privé, conformément aux Hautes Orientations Royales, visant à doter le Royaume d’un nouveau pacte compétitif pour l’investissement, capable de créer des emplois, de générer une valeur ajoutée élevée et de réduire les disparités territoriales.
Cela implique la mise en œuvre des textes réglementaires encadrant les opérations d’investissement, en activant les mécanismes de gouvernance pour le suivi du système d’investissement, notamment par la création de l’Observatoire national de l’investissement et la poursuite de la réforme des Centres régionaux d’investissement.
L’Exécutif s’engage également à continuer de déployer les mesures de la feuille de route stratégique pour l’amélioration de l’environnement des affaires 2023-2026, notamment à travers l’amélioration du système des marchés publics, le financement collaboratif, la réduction des délais de paiement, la création d’entreprises par voie électronique, la simplification et numérisation de plus de 45% des procédures administratives liées à l’investissement, ainsi que la mise en œuvre de la réforme fiscale, à même de garantir un système fiscal stable et transparent.
Mettant l’accent sur la dynamique et le rythme accéléré des projets d’investissement approuvés par la Commission nationale des investissements, la note souligne que l’ensemble de ces projets d’investissement prometteurs contribueront indubitablement à la création d’une valeur ajoutée élevée et à la génération d’emplois stables et décents.
Des projets majeurs seront également lancés dans les secteurs ferroviaire, aéronautique, énergétique, hydraulique, touristique, agricole et de transport urbain, dans le cadre des préparatifs du Royaume pour accueillir les grandes manifestations footballistiques, dont la Coupe du monde 2030.
Tous ces projets renforceront la dynamique de croissance de l’économie nationale au cours des prochaines années et créeront davantage d’opportunités d’emploi, conclut la note.
Défis
Les chiffres sur le chômage des jeunes montrent que les politiques publiques doivent s’adapter aux défis du moment. Une adaptation qui a déjà commencé. Le chef de gouvernement avait souligné récemment au Parlement que les choix du gouvernement visant à favoriser la diversification économique et à rechercher de nouvelles formules pour développer les activités non agricoles suite aux années successives de sécheresse ont permis à l’économie nationale de réaliser des résultats positifs, en dépit des défis imposés par le contexte national et international. La même source avait indiqué que «les succès majeurs et les progrès significatifs» obtenus dans la mise en œuvre des différentes stratégies nationales adoptées depuis le début du mandat revigoreront la volonté du gouvernement, dans les années à venir, à faciliter les conditions d’intégration économique des demandeurs d’emploi afin qu’ils jouissent du niveau de vie le plus élevé possible. Il a fait état, à cet égard, de la poursuite du programme des Cités des métiers et des compétences (CMC), dotées de filières d’un potentiel d’emploi élevé, soulignant que l’année 2023 a vu l’ouverture de 4 nouvelles CMC, proposant 100 filières dans 13 pôles professionnels, avec une capacité d’accueil de 12.780 places pédagogiques, outre l’engagement d’ouvrir 3 nouvelles CMC au cours de l’année académique 2023-2024 ainsi que l’achèvement des travaux de celle de la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab.
Par ailleurs et grâce aux efforts, les activités non agricoles ont permis la création de 116.000 emplois nets en moyenne annuelle durant les années 2022 et 2023, malgré les défis.
Cette moyenne est supérieure à la moyenne enregistrée durant la période 2010-2015, qui n’a pas dépassé 58.000 emplois, avant de se stabiliser à 66.000 durant les années 2016-2021. L’ensemble des acquis engrangés «confirment l’efficacité des choix opérés en faisant de l’investissement un mécanisme de création d’emplois décents, notamment en encourageant les projets qui s’inscrivent dans le cadre du développement socio-économique du Maroc.