Cette feuille de route représente, selon l’étude, une opportunité unique pour instaurer un marché du travail plus résilient, inclusif et dynamique.
Optimisation : La feuille de route pour l’emploi constitue une occasion précieuse de bâtir un marché du travail plus résilient, inclusif et dynamique. Dans ce sens, une étude intitulée «Feuille de route pour l’emploi : Optimiser l’opérationnalisation pour une relance inclusive et durable» émet une série de recommandations pour réussir cette feuille de route.
Policy Center for the New South vient de dévoiler une étude succincte proposant plusieurs recommandations pour réussir la feuille de route de l’emploi. «La feuille de route pour l’emploi marque une étape décisive dans la refonte des politiques publiques visant à répondre aux défis structurels du marché du travail marocain. En fixant des objectifs ambitieux – ramener le taux de chômage à 9 % d’ici 2030 et créer 1,45 million de nouveaux emplois –, elle propose une approche intégrée, combinant soutien aux TPME, réforme du système de formation, promotion de l’insertion des femmes et des jeunes, et renforcement des politiques actives d’emploi», explique cette étude. Cette feuille de route représente, selon la même source, une opportunité unique pour instaurer un marché du travail plus résilient, inclusif et dynamique. Face aux nombreux défis que connaît le marché du travail au Maroc, la feuille de route pour l’emploi constitue une réponse ambitieuse.
«Toutefois, pour garantir son efficacité, il est essentiel d’approfondir plusieurs dimensions, notamment l’opérationnalisation des initiatives, l’intégration des parties prenantes et la mise en place de mécanismes de suivi rigoureux», indiquent les auteurs de cette étude. A ce propos, cette analyse recommande d’élaborer des plans d’action détaillés. «Une feuille de route sans plans d’action précis risque de manquer d’efficacité. L’opérationnalisation de chaque initiative doit détailler le «comment», en définissant les actions concrètes, les parties prenantes impliquées et les indicateurs de suivi. Dans un contexte administratif souvent complexe, des plans d’action clairs permettent de mieux coordonner les efforts et d’assurer la responsabilité des acteurs concernés », explique la même source appelant aussi à définir des indicateurs précis et des cibles claires. Il est recommandé d’établir des indicateurs précis tels que le taux d’insertion professionnelle, les types de contrats générés, l’évolution des salaires moyens par secteur ou encore la satisfaction des employeurs et des employés.
Ainsi, chaque initiative devrait être assortie d’un calendrier détaillé afin de garantir une mise en œuvre progressive et mesurable, selon la même source. Parmi les recommandations, cette étude propose également de renforcer la coordination entre les acteurs de l’emploi, ce qui permettra d’éviter les doublons et d’optimiser les ressources disponibles. « La création d’un comité interministériel de haut niveau, chargé de superviser la mise en œuvre de la feuille de route, serait un levier puissant», peut-on lire dans cette étude. Celle-ci plaide aussi pour l’implication des entreprises, des ONG et des collectivités locales afin d’adapter les politiques d’emploi aux réalités du terrain. «Une approche centralisée, sans ancrage local, risque de limiter l’impact des initiatives. Dans le cadre de la lutte contre le décrochage scolaire, par exemple, la mobilisation des entreprises locales et des associations de parents d’élèves permettrait de mieux comprendre les obstacles rencontrés et de proposer des solutions adaptées », précise la même source.
Pour élaborer ladite feuille de route, cette étude recommande aussi d’analyser en profondeur les besoins du marché du travail. «Il est recommandé d’accélérer la mise en place d’un système intégré d’information sur le marché du travail et de mener une étude nationale sur les besoins en main-d’œuvre, en partenariat avec les Chambres de commerce, les associations professionnelles et les agences de recrutement. L’Anapec et l’OFPPT pourraient être mobilisés pour collecter et analyser ces données, afin d’identifier les secteurs porteurs et les compétences émergentes. À terme, la mise en place d’un Observatoire des métiers et des compétences permettrait de suivre l’évolution du marché du travail et d’anticiper les transformations à venir», rapporte la même source.
Dans ce schéma, intégrer une approche structurée pour l’économie informelle est indispensable. Comme le précise la même étude, l’économie informelle représente une part importante de l’emploi au Maroc, mais elle est souvent synonyme de précarité et d’absence de protection sociale. Pour intégrer progressivement ses travailleurs dans le secteur formel il conviendrait, selon la même étude, de simplifier les démarches administratives pour la création d’entreprises et la déclaration des travailleurs, tout en offrant des incitations fiscales et financières aux employeurs qui régularisent leurs employés. Ladite étude recommande également de renforcer l’approche genre et la lutte contre les discriminations.
Pour réussir la feuille de route de l’emploi, promouvoir l’innovation et la digitalisation est essentiel. «L’innovation et la transformation numérique représentent des opportunités majeures pour dynamiser le marché de l’emploi. Soutenir les startups, développer les compétences numériques et encourager l’adoption des nouvelles technologies par les entreprises sont des impératifs pour accroître la compétitivité du pays. La création d’incubateurs et d’accélérateurs de startups, le déploiement de programmes de financement pour les entreprises innovantes et le renforcement des formations aux compétences numériques dès le secondaire et à l’université constituent des mesures prioritaires. Par ailleurs, la généralisation du haut débit dans les zones rurales favoriserait un accès équitable aux opportunités numériques», ajoutent les réalisateurs de cette analyse.