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Abdelsamad Chouar : «Nous jouissons d’une relation étroite avec le monde industriel»

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ALM : Comment se déroule cette année scolaire 2015-2016 ?
Abdelsamad Chouar : Cette année a été marquée par le lancement en cycle ingénieur de la nouvelle filière «Informatique et management des systèmes». Le programme de cette filière a été développé grâce à un partenariat avec l’ENSIAME de Valenciennes avec qui nous sommes déjà liés par une convention de double diplôme. En parallèle, je voudrais rappeler que nous avons amorcé, il y a deux ans, un processus d’engagement dans une démarche qualité. Cette démarche d’amélioration continue de la qualité de l’enseignement se poursuit en impliquant toutes les forces vives de l’école. Aussi, cette année est hautement symbolique pour nous car nous préparons la célébration du vingtième anniversaire de la création de l’école. Un programme riche en activités est ainsi prévu pour célébrer cet événement.

Peut-on affirmer aujourd’hui que l’ESITH est un levier national de développement pour le secteur industriel ?
L’ESITH, de par ses missions, est au service du secteur industriel sur plusieurs niveaux, tant en formation initiale et continue, prestation de services et de laboratoire pour les entreprises, qu’en matière de recherche et développement. En formation initiale, nous plaçons 1.050 étudiants par année en stage, dont 350 effectuent des projets de fin d’études. Ainsi, la présence d’un stagiaire en entreprise, et celle d’un encadrement adéquat, contribuent grandement au développement d’une activité de l’entreprise ou à la résolution d’une problématique.

Quelles sont vos actions en faveur du secteur industriel marocain ?
Notre leadership dans le secteur du textile nous permet de piloter des projets importants, tels que le lancement du cluster des textiles techniques dont la mission est d’améliorer l’image et la notoriété de ces filières textiles à forte valeur ajoutée. En septembre 2015, l’ESITH, en partenariat avec Maroc Export et l’AMITH, a organisé une mission B2B au Canada pour des professionnels marocains du textile. C’est la première fois qu’une dizaine d’hommes d’affaires marocains opérant dans le textile à usage technique rencontrent des homologues canadiens afin d’identifier de nouvelles pistes de partenariat. En outre, l’ESITH, en étroite collaboration avec l’AMITH, s’engage à répondre aux nouveaux besoins en compétences suite à la mise en place des écosystèmes dans le cadre de la stratégie industrielle 2014-2020. Cet accompagnement du développement industriel concerne aussi tous les autres secteurs industriels (automobile, industrie pharmaceutique, industrie agroalimentaire, aéronautique,…), et se matérialise à travers la formation initiale ou les actions de formation continue ou d’assistance technique.

Vos étudiants sont-ils engagés en termes d’actions sociales et environnementales ?
Concernant l’environnement, et sur le volet formation, l’ESITH a mis en place depuis 2008 un Master spécialisé «Hygiène, sécurité et environnement», en partenariat avec l’Université Laval de Montréal. L’objectif du programme est de former des cadres qui accompagnent les entreprises dans leur démarche environnementale à forte dominante sur la réglementation et les normes de qualité, l’efficacité énergétique, et la gestion des déchets industriels. Aussi, étant partenaire de référence du secteur industriel, notre direction des services aux entreprises a accompagné plusieurs entités dans leur démarche qualité et environnementale. Et toujours sur le volet environnement, en 2014 l’ESITH est devenue membre du Principles of Responsible Management Education (PRME), une initiative de la structure onusienne Global Compact. Les universités membres de ce réseau s’engagent à adhérer aux principes d’intégrer la responsabilité sociétale et environnementale dans le cursus de formation, la recherche scientifique, et la vie quotidienne de ces institutions.

Qu’en est-il du volet social ?
Pour le social, nous encourageons nos étudiants à prendre des initiatives afin de venir en aide aux populations dans le besoin, surtout dans les régions enclavées. Nous avons au sein de l’école cinq clubs engagés et dédiés aux actions sociales. Ainsi, chaque année, nos étudiants collectent des produits de première nécessité et organisent des caravanes de solidarité, en se faisant accompagner par des médecins bénévoles pour des visites médicales sur place. Il est aussi intéressant de citer ici le programme de soutien scolaire gracieux, étalé sur toute l’année scolaire, dont profitent des élèves d’un quartier difficile proche de l’école dans les matières mathématiques, physique et français. Le côté innovant de ce programme réside dans le fait que les enfants se déplacent à l’ESITH pour ces cours dispensés par nos étudiants. Ce contact a indéniablement un impact très positif sur nos étudiants, mais surtout sur l’estime de soi et la motivation des bénéficiaires.

Comment nourrissez-vous l’esprit entrepreneurial de vos étudiants ?
Les pères fondateurs de l’ESITH avaient pour vision de créer une école publique entrepreneuriale et ils l’ont dotée d’un statut autonome qui lui confère une agilité et une capacité d’adaptation avec son environnement socio-économique. En 2005, l’ESITH innove en introduisant dans le cursus de formation un module axé sur l’entrepreneuriat. Ce module est révisé et mis à jour chaque année. Par exemple, cette année nous avons introduit dans ce module les dernières tendances en start-upping et méthodes nouvelles de financement telles que le crowfunding et les Business Angels. Aussi, en marge du Forum ESITH-Entreprise, s’est tenue en janvier dernier la compétition «Start Your Business» impliquant 42 équipes en provenance de différentes écoles supérieures d’ingénieur et de commerce. Cette compétition a pour principal but de promouvoir la culture entrepreneuriale.

Comment ces actions se répercutent-elles sur vos étudiants ?
Cet état d’esprit a certainement contribué à la réussite de nos étudiants en remportant la compétition «Global Management Challenge» nationale deux années de suite, 2015 et 2016. Pour couronner ce succès, quatre étudiants de l’ESITH, actuellement en double diplôme à l’ENSIAME de Valenciennes, ont également remporté la compétition «Global Management Challenge», battant en finale des écoles françaises prestigieuses comme Centrale Nantes, HEC Paris, ou la Sorbonne. Cette année deux équipes de l’ESITH, l’une représentant le Maroc et l’autre la France, prennent ainsi part à la compétition internationale «Global Management Challenge» à Macao, en Chine, du 19 au 21 avril 2016.
Dans le volet parascolaire, l’ESITH a adhéré en 2007 au réseau Enactus d’entrepreneuriat social. L’équipe Enactus ESITH totalise jusqu’à ce jour 17 projets dans des zones rurales et périurbaines, au profit de plus de 1.300 bénéficiaires. Enfin, nous lançons cette année, en partenariat avec l’Association des femmes chefs d’entreprises (AFEM) et l’Agence belge pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin (APEFE) un incubateur d’entreprises dédié aux lauréates de l’ESITH.

Qu’en est-il de l’employabilité de vos lauréats ?
L’ESITH est née d’un partenariat public-privé et depuis, nous jouissons d’une relation de proximité étroite avec le monde industriel. Notre stratégie d’employabilité est axée sur l’écoute des besoins de l’industrie et du marché de l’emploi. Tous nos programmes de formation sont élaborés et développés en étroite et active participation des industriels. D’autre part, nous avons mis en place en 2015 un Centre de développement de carrière, grâce à une assistance technique de The George Washington University (USA), dont la mission principale est d’accompagner l’étudiant et le lauréat de l’ESITH vers une carrière stable et réussie.

Et quelle est votre feuille de route en ce sens ?
Notre feuille de route est axée autour de notre Centre de développement de carrière de façon à fournir un service d’excellence et de proximité aux étudiants et aux lauréats. Il contribue également à alimenter la direction des études par un retour d’information concernant les besoins en formation (dans le cadre de notre démarche d’amélioration continue), mais aussi à coordonner la contribution et les efforts des enseignants et des responsables de l’école dans leur mobilisation pour l’employabilité de nos lauréats. Nous comptons également beaucoup sur les évènements que nous organisons pour mieux faire connaître les carrières de l’ESITH, notamment à travers les visites d’entreprises et de salons, les conférences animées par des leaders du monde de l’entreprise. Cette année nous avons organisé une «Job Fair» qui a vu la participation d’une trentaine d’entreprises et a ainsi permis à nos lauréats et étudiants de vivre une vraie expérience d’entretien d’embauche. Enfin, afin de témoigner de notre reconnaissance envers nos employeurs, nous avons lancé cette année le concept «ESITH Employer Awards». Pour cette première édition nous avons primé trois entreprises avec trois trophées : Leadership, Trust, et Engagement.

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