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Abderahmane Farhate: «Notre proximité du monde de l’entreprise a des retombées positives»

© D.R

Entretien avec Abderahmane Farhate, directeur général de l’École supérieure des industries du textile et de l’habillement (ESITH)

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Nos programmes sont développés en étroite collaboration avec les professionnels des entreprises; ce qui nous permet d’assurer un taux d’insertion élevé et un feedback positif des employeurs confirmé à travers les enquêtes de satisfaction que nous menons périodiquement.

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ALM : Depuis des années déjà que vous êtes actif sur le terrain, pourriez-vous nous donner une idée sur vos réalisations et la portée de l’impact de votre implication ?

Abderahmane Farhate: Nous avons fêté les 20 années de l’ESITH en octobre 2016. Deux décennies durant lesquelles l’ESITH a formé plus de 3.900 lauréats dont 1.400 Ingénieurs et 2.500 diplômés dans les cycles de master spécialisé, licence professionnelle et technicien spécialisé. Pour ce dernier cycle, nous avons eu notre dernière promotion en 2004-2005, année de l’adoption par notre école du système licence Master Doctorat (LMD). Nos diplômés ont pu réussir leur carrière dans des entreprises de renom dans différents secteurs industriels et de service. Pour n’en citer que quelques secteurs, l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire, transport et logistique, l’industrie pharmaceutique, les technologies de l’information TIC, en plus du secteur textile-habillement, partenaire des pouvoirs publics dans la création et la gestion de l’ESITH. Nous avons également accompagné durant ces vingt ans un peu plus de 300 entreprises qui nous avaient régulièrement confié des missions de diagnostic stratégique, d’ingénierie de formation, d’assistance technique et de formation continue. Notre proximité du monde de l’entreprise a des retombées positives sur la qualité et la mise à jour régulière de nos programmes de formation initiale sans compter les offres de stages, projets de fin d’étude et d’embauches qui en découlent. De même, en 2005, nous avons pu accréditer notre Laboratoire d’expertise et de contrôle par les services concernés du ministère chargé de l’industrie. Une accréditation que nous avions renouvelée de manière périodique avec l’introduction régulière de nouveaux essais et dans les différents domaines dans la portée d’accréditation. Ce même laboratoire a été accrédité depuis 2009 par le comité français d’accréditation COFRAC. Il répond aux besoins en analyse et expertise à des centaines d’entreprises, de transitaires et d’importateurs. Par ailleurs, la dimension «recherche» a été bien introduite dans les activités de l’école suite à la mise en place il y a quelques années de deux laboratoires de R&D : Remtex (Recherche sur les matériaux textiles» et Celog «Centre d’excellence en logistique»

On sait que la formation à l’ESITH vise l’amélioration de l’organisation des entreprises et l’amélioration de la qualité de leurs ressources humaines, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste-t-il ?

Notre apport au développement de l’économie nationale passe avant tout par l’amélioration de l’organisation des entreprises et le développement des compétences de leurs ressources humaines. Cette contribution nous l’appréhendons d’abord par la voie de notre principale mission, qui est la formation initiale et puis par le biais de nos missions d’accompagnement des entreprises.

Concernant la formation initiale, nous mettons toutes les chances et les moyens de notre côté pour former des cadres hautement qualifiés pour les différents secteurs industriels et de service. Nos programmes sont développés en étroite collaboration avec les professionnels des entreprises; ce qui nous permet d’assurer un taux d’insertion élevé et un feedback positif des employeurs confirmé à travers les enquêtes de satisfaction que nous menons périodiquement. Nous parions également sur les activités parascolaires pour développer le leadership et les compétences transversales des étudiants. Pour ne citer qu’un exemple, nos étudiants champions du Maroc dans le cadre de la compétition «Global Management Challenge» ont représenté le pays dans la compétition internationale tenue au Qatar du 10 au 12 avril 2017. Notre équipe d’étudiants a pu décrocher le huitième classement au niveau mondial.

Quant à nos actions orientées entreprises, l’ESITH accompagne, depuis 20 ans, les entreprises pour booster leur performance et leur compétitivité. Nous prêtons main forte à nos partenaires dans la formation continue de leurs ressources humaines, que ce soit dans des formations de courte durée ou des masters organisés les week-ends en plus des missions de diagnostic stratégique, d’ingénierie de formation et d’assistance technique.

Quelles sont les spécialités les plus plébiscitées au sein de votre école par les étudiants et qui connaissent un franc succès dans le monde professionnel ?

Le taux d’insertion de nos lauréats en entreprise, avoisinant les 90%, 6 mois après obtention du diplôme, est valable pour l’ensemble de nos filières. Notre démarche d’anticipation des besoins en compétences et l’implication des professionnels dans l’élaboration de nos différents programmes de formation des trois cycles ingénieur, Master et Licence professionnelle, sont deux facteurs éminemment importants qui font que toutes nos filières sont constamment appréciées par les employeurs.

Côté candidats souhaitant intégrer l’ESITH, il faut reconnaître que très souvent, les étudiants  manifestent un intérêt particulier pour nos formations en logistique en rappelant que notre école était pionnière dans ce domaine en lançant dès l’année 2002-2003 un programme de formation en logistique internationale en cycle ingénieur. Ceux ayant opté pour nos autres filières réalisent dès les premiers mois l’adéquation de leurs formations suivies aux besoins de l’entreprise.

Comment  faites vous pour adapter vos prestations aux mutations technologiques qui caractérisent le secteur ?

S’agissant du secteur textile-habillement, partenaire des pouvoirs publics dans la création et la gestion de l’Esith, des représentants de l’Amith (Association marocaine des industries du textile et de  l’habillement) sont membres de notre Conseil de surveillance et de notre Conseil de perfectionnement.

Les professionnels du secteur ont été donc, depuis la création de l’ESITH en 1996, fortement impliqués dans l’ingénierie pédagogique par rapport notamment à l’implantation de nouvelles formations répondant aux mutations technologiques qui caractérisent le secteur. Ils sont également associés dans le choix d’éventuels nouveaux équipements didactiques pour notre école. Par ailleurs, l’un des fondements de base de l’approche par compétences, centrée sur l’étudiant et que nous avions adoptée depuis 2004-2005, est l’implication des professionnels dans tout le processus d’élaboration d’un programme de formation (depuis l’analyse de la situation du travail jusqu’à la validation du programme d’études). De même, nos enseignants visitent régulièrement des salons professionnels se déroulant au Maroc ou à l’étranger pour être au diapason des différentes évolutions technologiques. Quant aux autres secteurs industriels ou de service, les interventions régulières de nos enseignants-consultants dans les entreprises en matière de formation continue ou d’assistance technique, les incitent à s’adapter en permanence aux nouveaux besoins exprimés par nos partenaires.

Nombreux sont les  établissements d’enseignement privé qui ont vu le jour au Maroc lors des dernières années, au détriment des fois de la qualité. Que pensez-vous de cette prolifération ?

Dans un contexte de mondialisation et d’ouverture  de l’économie internationale, les opérateurs de l’enseignement supérieur qu’ils soient publics ou privés doivent adopter une stratégie de formation anticipant la demande du milieu socio-économique. De manière générale, les établissements d’enseignement supérieur privé ont toujours contribué à l’amélioration de l’offre de formation dans différents domaines : ingénierie, management, commerce. Evidemment, ces établissements, à l’instar de leurs homologues du public, sont tenus de se conformer aux normes de l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement supérieur. En outre, la multiplicité de ces opérateurs privés ne pourrait en aucun cas nuire à la qualité de cet enseignement supérieur à condition qu’il y ait la mise en place et le suivi régulier des indicateurs de performance, en l’occurence: l’employabilité des lauréats, le taux de satisfaction des employeurs et la capacité des diplômés à entreprendre, entre autres.

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