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Accès régulé : Comment le système s’est ancré dans le paysage

© D.R

EMI, Faculté de médecine de Rabat, EST, ENSEM, ENCG…

Pour mieux comprendre le système d’enseignement supérieur marocain actuel, il est intéressant de revenir sur l’évolution de l’accès régulé. Celui-ci traduit la volonté des pouvoirs publics de créer des établissements dont l’accès est fondé sur l’excellence et le mérite, tout en ayant un caractère professionnel. Pour remplacer les cadres français au lendemain de l’indépendance, la professionnalisation et la formation de cadres marocains de haut niveau dans des établissements marocains étaient essentielles. Œuvrant pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement au Maroc, le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique avait développé dans un de ses travaux l’évolution de l’accès régulé au Maroc dont voici les principaux faits saillants. Rétrospective.

Donner un coup de pouce à l’économie

Créée en 1957, l’École Mohammadia d’Ingénieurs (EMI) a été le premier établissement universitaire d’accès régulé au Maroc. L’établissement se caractérisait par son régime d’études basé à la fois sur une formation académique et sur l’enseignement paramilitaire. Après l’EMI, le paysage de l’enseignement régulé au Maroc a connu la naissance en 1962 de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat. Certains établissements ont vu le jour pendant la période du protectorat mais les créations successives des établissements à accès régulé après l’indépendance reflétaient la volonté des pouvoirs publics d’œuvrer pour l’instauration d’un système visant l’excellence et la professionnalisation au sein de l’université. L’élargissement de ce système s’est accru durant les années 80 pour atteindre 70 unités durant l’année universitaire 2017-2018. Le besoin de dynamiser l’économie durant les années 80 fera en sorte de pousser vers la création des établissements à accès régulé pour répondre aux besoins en compétences techniques et en ingénierie. Au cours de cette période, l’enseignement universitaire à accès régulé connaît la création des premières Écoles supérieures de technologie (EST).
De ce fait, deux EST voient le jour en 1986 à Casablanca et à Fès. Elles représentent avec l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (ENSEM), créée également à Casablanca, le premier groupe d’établissements techniques. Ces écoles se sont inspirées du modèle des IUT français (Instituts universitaires de technologie) permettant d’effectuer une formation deux années après le Bac (Bac+2). Elles visent à former les techniciens spécialisés. Ces nouveaux établissements, avec ceux déjà existants, portaient le nombre total de l’accès régulé à 10 unités qui accueillirent 4% de l’effectif global des étudiants à l’université.

22 établissements ont vu le jour durant les années 90 mais…

Les années 90 ont été marquées par l’extension et la diversification des types d’établissements à accès régulé menant ainsi au maintien du cap pour la création davantage d’EST et la création essentiellement des FST. De même, l’engagement de l’État pour la mise en place des établissements à accès régulé a été accompagné par le concours significatif de la coopération internationale. La coopération européenne a été donc mise à contribution durant cette décennie pour la création des Facultés des sciences et techniques (FST), notamment celles de Settat, Tanger et Errachidia. Les pouvoirs publics diversifièrent les modèles d’accès régulé, en particulier avec la coopération française, et à partir du modèle français des INSA. Durant cette même décennie, on a vu la création de la première génération des Écoles nationales des sciences appliquées (ENSA), à Tanger, Agadir, Oujda et Meknès (École nationale des arts et métiers). De même, les premières Écoles nationales de commerce et de gestion (ENCG) voient le jour à Agadir, Settat et Tanger. Partant de là, ces établissements ont été appuyés par la coopération européenne et un partenariat institutionnel avec les établissements français similaires à travers le programme «Système national de la formation à la gestion» et avec la Fédération des chambres de commerce et d’industrie française. Globalement, 22 établissements d’accès régulé sont créés durant cette décennie. «Ces établissements n’accueillirent que 4% de l’effectif global des étudiants à l’université, soit l’équivalent de celui des 10 établissements d’accès régulé déjà existants. Alors que la décongestion des campus s’opérait graduellement, la massification, quant à elle, ne faiblissait pas», selon le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique ajoutant que les établissements à accès ouvert, au nombre seulement de 41, accueillirent 92% des étudiants à l’université.

L’impasse

La décennie 2000 connaît l’introduction de la réforme LMD qui fut introduite dans les établissements à accès ouvert uniquement. On assistait à un nombre de créations d’établissements à accès régulé inférieur à celui de la décennie précédente, à savoir 17 contre 22. Cette période connaîtra la création de 8 ENSA et de 6 ENCG, aux côtés de 2 EST et d’une FMP. Ces nouveaux établissements n’absorbaient que 1% des étudiants de l’université durant l’année 2008-2009.

Diversifier l’offre

En réponse aux défis des décennies passées, la relance durant la décennie 2010 est orientée entre autres vers l’extension de l’enseignement supérieur à accès régulé, la diversification des types d’établissements et des offres de formation et servir les plans sectoriels. L’urgence était dès lors la relance de l’université en donnant un nouveau souffle à la réforme par la Charte. Après le lancement de la Vision stratégique en 2014-2015, et ses besoins incessants dans les domaines de l’éducation et de la pédagogie, on a vu la création à partir de 2019 de six Écoles supérieures d’éducation et de formation (ESEF) à Oujda, El Jadida, Kénitra, Settat, Agadir et Béni Mellal.

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