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Enseignement supérieur : Sans gouvernance, la réforme ne peut exister !

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Sans langue de bois, M. Daoudi dresse «un constat d’échec» qui interpelle l’Etat, la société, les familles et les individus. Pour lui, «la culture de la note a supplanté le désir de la science».

C’est la conclusion qui s’impose après le débat qui a eu lieu dans le campus de Toulouse Business School Casablanca. La direction de l’école revient dans son cycle de conférences sur une thématique cruciale, en l’occurrence «Quel modèle de gouvernance pour un enseignement supérieur performant?». La table ronde a pu réunir. Lahcen Daoudi, ministre délégué aux affaires générales et à la gouvernance et ex-ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Abdellatif Miraoui, président de l’Université de Cadi Ayyad, Amine Bensaid, président de l’Université Mundiapolis et Mohamed Derrabi, expert en accréditation internationale et assurance qualité dans l’enseignement supérieur et directeur général de Toulouse Business School Casablanca.

A la lumière de la loi 01.00, la question de savoir quel modèle de gouvernance pour les universités et les écoles privées au Maroc s’impose d’elle-même.

Identification des missions et des rôles des opérateurs de formation est aussi une problématique à résoudre.

Les modèles de financement et les modes de gestion vont de pair avec la question fondamentale de gouvernance. Sans langue de bois, M. Daoudi dresse «un constat d’échec» qui interpelle l’Etat, la société, les familles et les individus. Pour lui, «la culture de la note a supplanté le désir de la science». Il reconnaît au passage que «le problème est complexe» et que la «solution ne réside pas uniquement dans l’enseignant et la classe» avant d’ajouter que face à l’ampleur des défis, «l’Etat n’a pas les moyens de ses ambitions». L’avis de M. Miraoui est toutefois plus nuancé. Il estime que «l’université marocaine a globalement rempli sa mission au niveau national sachant que l’enseignement supérieur privé n’adresse pas plus que 5% des étudiants. Il met en relief le changement du contexte marqué par la pression sur l’emploi. Aujourd’hui, on demande au jeune diplômé non pas de trouver un emploi mais d’en créer un pour lui».

M. Bensaid souligne que l’employabilité des jeunes lauréats est une problématique que partagent même les pays développés comme l’Allemagne et les Etats-Unis. M. Derrabi place, lui, le diagnostic au niveau de la gouvernance. «Une gouvernance, c’est d’abord une bonne définition de la mission de l’institution», souligne-t-il dans le sens où le client est le marché des entreprises pour le cas de l’enseignement supérieur. Sur ce point, Lahcen Daoudi fait le constat de l’absence d’une vision et d’une gouvernance. «Nous avons un système éducatif éclaté», dit-il. Or, sans bonne gouvernance, il est difficile d’aspirer à une performance du système à la hauteur des attentes du pays. M. Derrabi établit une corrélation directe entre gouvernance et performance. Il rappelle que «la gouvernance s’appuie sur trois principes clés : un modèle de management participatif, une organisation autonome ayant la capacité d’être agile, innovante et d’aborder les défis immédiatement et enfin la responsabilité, autrement dit la capacité de décider de sa propre mission. C’est à l’aune de ce triptyque que l’enseignement supérieur peut devenir une fabrique de talents». Tout est dit. La recherche scientifique devra soutenir la démarche pour justement satisfaire le marché de l’emploi. Tout un programme ! La réforme devrait s’y pencher scientifiquement et non théoriquement.

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