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Entretien avec François Dry: «L’équicoaching pour gérer les problématiques de groupes en entreprise»

© D.R

«La principale ressource est… équine ! Le réel coach dans ces formations reste le cheval, je suis seulement un facilitateur».

ALM : Pouvez-vous déjà nous définir qu’est-ce que l’équicoaching® ?  Quels sont ses bénéfices sur le développement personnel de l’individu ?

François Dry : L’équicoaching est une approche de formation individuelle ou collective dont le principal intervenant est un… cheval. L’intelligence et la sensibilité du cheval sont extrêmement développées, mais, bien entendu, sa façon de communiquer est totalement différente de la nôtre. Surtout, le cheval ne juge pas, il ne ment pas…  Avec un cheval, les apprenants sont en situation réelle, face à eux-mêmes. Ils doivent se recentrer intégralement, aligner de manière totalement cohérente les intentions, les émotions et les actes. Ils sont littéralement forcés à activer des ressources qu’ils n’utilisent pas d’habitude et à déverrouiller leur intelligence émotionnelle.

Depuis quand exercez-vous cette activité au Maroc ?

J’ai commencé à travailler,  à titre personnel, avec Hippocampe, mon cheval, en 2008. Au Maroc, je suis intervenu comme coach et comme enseignant depuis douze ans. La fusion des deux activités s’est faite naturellement, progressivement, et j’ai monté mon premier stage d’équicoaching il y a trois ans.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous orienter dans cette activité ?

Eh bien… C’est mon cheval lui-même ! En fait, avant de rencontrer Hippocampe, j’étais déjà passionné par la communication, par les nouvelles approches de la gestion humaine et les spécificités de mise en œuvre au Maroc. Quand j’ai commencé à travailler avec mon cheval, dans la même logique, je me suis intéressé à l’éthologie et à une équitation respectueuse de l’animal (pour résumer en simplifiant : les « horse-whisperers»). Ces deux concepts se sont nourris mutuellement, jusqu’à ce que je décide d’en faire une activité.

Quelles sont vos principales cibles ?

L’équicoaching est particulièrement efficace pour gérer des problématiques de groupes en entreprise (cohésion d’équipe, conflits de hiérarchie, etc.) car cela met en situation réelle tous les intervenants dans le cadre d’un projet commun. Les exercices individuels complètent alors le processus en faisant prendre conscience à chacun des indispensables conditions de leur évolution personnelle.

Quels sont les moyens que vous déployez pour mener à bien vos missions de coaching ?

La principale ressource est… équine ! Le réel coach dans ces formations reste le cheval, je suis seulement un facilitateur. C’est pour cela que mon cheval a été formé spécifiquement à cette activité et que je ne travaille qu’avec lui.

Tous les séminaires sont intégralement filmés. Les exercices avec le cheval permettent les prises de conscience profondes et la mise en pratique des solutions identifiées, mais une part du travail de coaching se fait lors des débriefings vidéo, afin de pouvoir ancrer les comportements acquis. Une vidéaste professionnelle, habituée au travail avec les chevaux, nous accompagne systématiquement. Pour le reste, nous pouvons intervenir partout au Maroc, avec Hippocampe, dans n’importe quel centre équestre.

Quelles sont les contraintes rencontrées dans l’exercice de votre activité ?

Les besoins particuliers (lieu isolé pour la partie pratique du stage, salle pour le débriefing) font que, pour l’instant, nous ne sommes pas installés à Casablanca, mais dans la périphérie, à une demi-heure en voiture. Cela implique une certaine logistique.

Pour bien fonctionner, le groupe doit être compris entre cinq et huit personnes au grand maximum. De cette manière, chaque personne peut pratiquer les exercices en profondeur, bien les assimiler et bénéficier d’un débriefing complet et personnalisé, juste après sa réalisation et plus tard, sur vidéo. Pour des séminaires sur plusieurs jours, on peut augmenter la taille du groupe, sans toutefois dépasser les quinze personnes, car les exercices s’organisent différemment. Enfin, pour les stages qui ne sont pas à Casablanca, il faut organiser le transport d’Hippocampe et son séjour. Il doit arriver au moins quarante-huit heures à l’avance, pour pouvoir s’habituer à l’endroit et être pleinement détendu.

Quelles sont vos perspectives de développements futures ?

La prochaine étape est justement de former deux autres chevaux afin de pouvoir proposer nos services à des groupes un peu plus importants. Nous proposons aussi une formation à l’équitation éthologique pour les cavaliers qui veulent expérimenter cette approche.

Le mot de la fin…

L’équicoaching n’est pas réservé à l’entreprise, tout le monde peut en tirer profit. Lors de séances individuelles, nous travaillons plus sur des difficultés liées aux relations interpersonnelles, au positionnement ou à la redéfinition d’objectif, tandis que les séances «entreprise» sont plus orientées vers le team building, la cohésion d’équipe et l’amélioration de la communication interne. Et surtout, l’équicoaching n’est pas réservé aux cavaliers. Le point important est l’interaction avec l’animal et ce qu’elle révèle, pas la technique sportive ! Tous les exercices se font au sol.

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Développement personnel: L’équicoaching pour une intelligence émotionnelle assurée

François Dry a développé depuis trois ans un stage au Maroc dans l’équicoaching. Consultant en stratégie des organisations, gérant d’une agence web, intervenant en marketing dans une Business School de la place, l’expert a été séduit déjà lui-même par l’intelligence et la sensibilité du cheval, depuis plusieurs années. Aujourd’hui, son ambition est de développer cette activité dans un cadre adéquat pour que les apprenants détectent des sens logés aux oubliettes. Interview exclusive avec François Dry, un coach assez spécial qui se retrouve dans la communication équine… Edifiant à plus d’un titre.

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