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Flexibilité, modulation, alternance : La «fac» veut monter en gamme

© D.R

Les étudiants des universités publiques bientôt éligibles aux prêts bancaires

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Les étudiants auront le loisir de changer de spécialités et composer eux-mêmes certaines matières ou modules en fonction de leurs besoins.

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L’université marocaine veut changer de logiciel et carrément d’époque. C’est ce qui ressort en tout cas des promesses faites par la tutelle. Le compte à rebours est déjà enclenché par une réforme radicale dans l’enseignement supérieur marocain. Il est tôt pour en juger la portée mais sur le papier les changements font réellement rêver avec l’objectif assumé et affiché de débarrasser les facultés marocaines du cliché «fabriques de chômeurs».

Dans les détails, l’entrée en vigueur de la nouvelle diplomation «Bachelor» dans les universités publiques doit s’accompagner de modifications pour le moins révolutionnaires afin d’attirer plus d’étudiants, notamment ceux issus des familles des classes moyennes et supérieures pour qui le choix d’établissements à accès régulé ou l’enseignement privé, le cas échéant, devient quasi automatique depuis quelques années. La première nouveauté concerne la flexibilité. Officiellement, le Bachelor devra couronner un parcours de quatre années mais certains étudiants auront le choix de le boucler bien avant. Dans ce sens, les responsables promettent que le diplôme peut être obtenu au bout d’un parcours de trois années seulement pour ceux qui le désirent avec la condition d’avoir la capacité pour ce faire. La deuxième nouveauté concerne la modulation puisque les étudiants auront le loisir de changer de spécialités et composer eux-mêmes certaines matières ou modules en fonction de leurs besoins.

La troisième modification sera relative à l’enseignement par alternance qui fait officiellement son entrée dans l’enseignement supérieur public pour créer des passerelles plus importantes entre le monde du travail et la sphère académique. A cela s’ajoutent d’autres changements comme l’enseignement à distance et les universités électroniques pour permettre aux candidats de faire des études online sans besoin de se déplacer. Le ministère compte également renforcer les programmes d’échanges avec les universirtés étrangères comme cela se fait dans l’enseignement privé pour séduire plus d’étudiants.

Aussi, la tutelle veut faire profiter les étudiants du public du programme des prêts bancaires pour financer leurs études à l’étranger. En parallèle, les responsables comptent également s’impliquer activement dans les choix des parcours des étudiants pour baisser le taux de déperdition. De même, il sera conseillé aux étudiants de s’inscrire dans des universités ou facultés proches de leur domicile. Les inscriptions dans d’autres établissements ne seront donc acceptées qu’en présence d’un motif valable. En attendant, les responsables multiplient les rencontres avec les parties prenantes pour mieux vulgariser les changements.

Ainsi, une rencontre pédagogique nationale, tenue sous le thème «Le Bachelor :
une université renouvelée pour un étudiant plus épanoui, acteur de son apprentissage et de son cursus», vient d’avoir lieu à Salé, en présence de Saaïd Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, et Driss Ouaouicha, ministre délégué chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Les deux responsables savent qu’il va falloir sortir le gros jeu face à des défis majeurs qui se profilent déjà à l’horizon, notamment l’adhésion de toutes les parties prenantes (voir encadré).

Bachelor

La rencontre nationale pédagogique qui vient d’avoir lieu à Salé sur le Bachelor vient, selon les responsables, en application des dispositions de plusieurs articles de la loi-cadre N° 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, stipulant la nécessité d’adopter un système pédagogique répondant aux exigences du développement national et ouvert aux expériences internationales.

Il s’agit d’une première étape dans une série de rencontres de concertations et d’échanges entre tous les acteurs concernés, représentés par différents responsables au sein des universités et des établissements universitaires, des enseignants-chercheurs ainsi que des experts dans le domaine de l’éducation, de la formation et la recherche scientifique.

A souligner, par ailleurs, qu’il s’agit d’une rencontre préliminaire à caractère technique qui sera suivie par une rencontre nationale à laquelle seront conviés partenaires sociaux et acteurs du système et qui permettra d’asseoir les fondements du système du Bachelor et d’entamer sa mise en œuvre tout en garantissant une qualité durable du système éducatif.

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Vers un bras de fer ministère-enseignants

La réforme du Bachelor est loin d’être une mince affaire. En effet, le syndicat de l’enseignement supérieur appelle à une grève générale le jeudi 20 février pour manifester son opposition à ladite réforme.

Et pour cause. Certains syndicalistes pensent que la réforme s’est faite dans la précipitation sans faire l’objet d’une consultation suffisante et approfondie avec les professeurs et les syndicats de l’enseignement. Mais dans ce qui ressemble à une réponse du berger à la bergère, certaines structures estudiantines dans différentes universités publiques viennent de publier un communiqué en soutien à la réforme du Bachelor. La crise pourrait donc s’amplifier dans les prochaines semaines avec l’entrée en jeu des associations des étudiants en plus de la tutelle et des syndicats des enseignants. Une affaire à suivre de près dans les prochains jours, surtout que le temps commence à presser en raison des examens de fin d’année qui s’approchent rapidement sachant que la réforme doit être prête au préalable pour une entrée effective dès septembre prochain.

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