FormationSpécialUne

Le projet donnera un cadre légal à la vision 2015-2030: Une loi-cadre devant le Conseil de Azziman

© D.R

La vision 2015-2030 repose sur quatre piliers. D’abord une école d’équité et d’égalité des chances. D’après la stratégie, l’équité repose sur la généralisation de  l’éducation à tous, l’existence d’espaces et d’infrastructures suffisants ainsi que la mise en place des dispositifs de soutien matériel, pédagogique et psychosocial.

Une Session extraordinaire s’est tenue le 6 septembre au Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Cette loi tant attendue est une première depuis l’indépendance du Royaume. L’examen de ce projet de loi annonce une stratégie dont les lignes et les objectifs sont clairs. Ce projet de loi est intervenu suite à la saisine par le chef de gouvernement donnant au conseil le délai d’un mois pour rendre son avis. Selon le président du Conseil, cette procédure d’urgence a abouti à la création d’une commission ad hoc. Celle-ci  sera chargée de «préparer le projet d’avis relatif au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique et de le soumettre au Bureau (du conseil, ndlr). Ce dernier le transmettra à son tour, après examen, à l’Assemblée générale pour approbation». Dans son allocution à la session extraordinaire, le président du Conseil, Omar Azziman, a déclaré qu’il s’agit d’un «très grand moment». Selon le président du conseil «depuis l’Indépendance nous n’avons pas réussi à nous entendre sur les grandes orientations, les grands principes et les grands choix devant régir notre système éducatif». Pour M.Azziman «cet handicap, a incontestablement hypothéqué l’évolution de notre système éducatif et exposé notre école aux caprices des contingences et des changements intempestifs».

Un cadre juridique pour la stratégie pour 2015-2030

Le projet donnera donc un cadre légal à la vision 2015-2030. Cette vision repose sur quatre piliers. D’abord une école d’équité et d’égalité des chances. D’après la stratégie, l’équité repose sur la généralisation de  l’éducation à tous, l’existence d’espaces et d’infrastructures suffisants ainsi que la mise en place des dispositifs de soutien matériel, pédagogique et psychosocial.

Ensuite une école de qualité pour tous. Cela signifie acquérir les compétences cognitives théoriques et pratiques ainsi que les compétences affectives, expressives et créatives. Une école de promotion de l’individu et de la société. Sa principale finalité est de dépasser les dysfonctionnements et intégrer la nouveauté. Il s’agit également d’insérer le citoyen bien formé  dans le développement des pratiques démocratiques. Enfin un leadership efficace et une nouvelle conduite du changement. Celui-ci implique une mobilisation sociétale pérenne et des capacités managériales efficientes pour les différents paliers de l’Ecole. 

Le Conseil est d’abord une Instance

Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFES) a été créé par l’article 168 de la Constitution. Celle-ci lui attribue une place particulière puisqu’il fait partie des instances de promotion du développement humain et durable et de la démocratie participative. Il est précisé que le Conseil est «une instance consultative chargée d’émettre son avis sur toutes les politiques publiques et sur toutes les questions d’intérêt national concernant l’éducation, la formation et la recherche scientifique, ainsi que sur les objectifs  et le fonctionnement des services publics chargés de ces domaines. Il contribue également à l’évaluation des politiques et des programmes publics menés dans ces domaines».

Son organisation relève de la loi 105-12. Selon les dispositions de ladite loi, le Conseil donne entre autres son avis sur toutes les questions en relation avec le système national d’éducation, de formation et de recherche scientifique que  lui soumet SM le Roi. Il donne son avis sur toute question dont il est saisi par le gouvernement en relation avec les grandes options nationales, les  orientations générales et les programmes et projets d’intérêt spécial, à savoir les secteurs de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Il donne également un avis au gouvernement et au Parlement sur les projets et propositions de lois, les lois organiques et les textes réglementaires que lui soumet le chef de gouvernement, le président de la Chambre des représentants ou le président de la Chambre des conseillers en matière d’éducation, de formation et de recherche scientifique. Dans le cadre de ses attributions, le Conseil est habilité a présenter au gouvernement toute proposition visant l’amélioration de la qualité du système national d’éducation et de formation, à assurer sa réforme, à augmenter son rendement et à développer ses performances.

Leila Ouchagour

(Journaliste stagiaire)

Articles similaires