Formation

Une rentrée au goût de nouveauté…

© D.R

La rentrée scolaire 2015-2016 est particulière à plusieurs niveaux. Cette année, elle est caractérisée par de nombreuses nouveautés. Mais c’est l’enseignement supérieur qui remporte le jakpot. Des ajustements importants ont été apportés à cette branche. Reconnaissance des établissements privés et équivalence de leurs diplômes, élargissement de l’AMO au profit des étudiants, recrutement de 1.300 enseignants, suppression des concours d’accès aux grandes écoles publiques, autant de nouveautés qui viennent se greffer au calendrier des vacances qui fait peau neuve cette année.

Le calendrier des vacances se régionalise

Les vacances de mi-semestres ne sont plus à dates similaire pour toutes les régions du Royaume. Elles seront désormais organisées en trois pôles.
Le premier pôle comprend les régions Rabat-Salé-Kenitra, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et la région de l’Oriental.  Le deuxième rassemble celles de Casablanca-Settat, Drâa-Tafilalet et Fès-Meknès, alors que le troisième pôle compte les régions de Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Souss-Massa, Guelmim-Oued Noun, Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab.
Ainsi, alors que les élèves de Rabat reprennent les cours, ceux de Casablanca sortent à peine en vacances, et les marrakchis n’auront droit aux vacances que 8 jours plus tard. A noter qu’à travers ces nouvelles dispositions, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle vise à encourager le tourisme interne, permettre aux familles de bénéficier des services hôteliers à des prix attrayants et éluder la congestion des routes pendant les vacances scolaires.

Ecoles et universités privées : Enfin l’équivalence !

C’était très attendu. Les écoles et universités privées ont enfin l’opportunité de présenter des candidatures pour être reconnues. Un coup de pouce au secteur qui commençait sérieusement à perdre de l’élan. Cependant, si pour l’heure, très peu d’établissements arrivent à satisfaire aux conditions exigées par le gouvernement, beaucoup ne cachent pas leur ambition de s’aligner. Rappelons que le ministère de l’enseignement supérieur a récemment ouvert l’instruction des dossiers pour la mise en équivalence des diplômes du privé avec ceux du public. Sauf que les prétendants sont appelés à réussir l’épreuve du cahier des charges très coercitif.
Ainsi, selon le ministère, l’école ou université privée postulante doit être en activité depuis 3 ans au moins, l’accueillir un effectif de 400 étudiants et justifier d’infrastructures et d’équipements pédagogiques et scientifiques de qualité. Aussi, les établissements prétendant à la reconnaissance de leur diplôme doivent prouver qu’un minimum de 60% de la charge horaire annuelle de leur programme est assuré par des enseignants permanents, dont la moitié (50%) devrait être d’un niveau de doctorat. De même un minimum exigible d’enseignants par spécialité a été formulé. Il faut donc disposer d’un professeur pour 10 étudiants en sciences de la santé, un professeur pour 20 en sciences et un professeur pour 25 en gestion et commerce. A noter que sur un potentiel de 221 établissements privés, le ministère table sur une vingtaine de candidatures pour les premières vagues de demandes.

Assurance maladie ? Oui, mais… sous conditions

La couverture médicale pour étudiants fait son entrée. Un acquis majeur pour l’enseignement. Cependant, bien que le gouvernement l’ait voulu ouvert à tous les étudiants marocains et étrangers inscrits dans l’un des établissements d’enseignement supérieur à travers le pays, il fixe des conditions d’éligibilité au nouveau régime. Ainsi, les étudiants désirant bénéficier de ce régime d’assurance-maladie obligatoire (AMO) doivent être âgés de moins de 30 ans, ils ne doivent pas être bénéficiaires d’autres couvertures médicales et ne peuvent pas céder ou faire bénéficier quelqu’un d’autre de cette assurance. De même, sont éligibles à ce système les étudiants qui poursuivent leurs études dans des classes préparatoires leur permettant l’accès aux grandes écoles et ceux inscrits dans un établissement rattaché ou sous la tutelle d’un secteur ministériel. Quant aux étudiants des centres de formation professionnelle, ils doivent au moins être détenteurs d’un baccalauréat ou d’un diplôme équivalent. Par contre, en cas de rupture des études pour une période dépassant les six mois sans justificatifs valables, l’AMO ne sera plus effective.

Recrutement massif de profs universitaires

Nos universités publiques ont droit à une grande bouffée d’air frais en cette rentrée 2015-2016. En effet, le ministère a prévu le recrutement de pas moins de 1.300 nouveaux enseignants dans les universités. Il s’agit là d’un record jamais atteint. Et pour rester dans les nouveautés, ces 1.300 profs auront droit à une formation en innovation pédagogique, avant de pouvoir exercer. Et ce n’est pas tout, le ministère de l’enseignement supérieur a annoncé que parmi ces nouvelles recrues et c’est là aussi une grande première  300 doctorants en 2ème année seront engagés avec un CDD. Un recrutement qui les fera bénéficier d’un salaire mensuel de 5.000 dirhams. Selon le ministère, cette démarche est de nature à motiver plus de jeunes à briguer une carrière universitaire et s’investir dans la recherche en plus d’améliorer le taux d’encadrement dans les universités.

Bientôt plus de concours

Si ce n’est pas effectif cette année, la nouvelle est tout de même excellente. Plus besoin de concours! L’accès aux grandes écoles et établissements publics ne sera plus un calvaire pour les étudiants. En effet, le ministère de l’enseignement supérieur a ordonné la suppression des concours d’accès à toutes les écoles et facultés soumises à un test d’entrée, accessibles après le baccalauréat. Ainsi, les candidats seront évalués sur la base de leurs notes de baccalauréat national et régional uniquement, alors que la note du contrôle continu ne sera pas prise en considération. Et, bien évidemment, la note finale attribuée aux candidats sera calculée en fonction des spécificités de chaque discipline.
En gros, les barèmes de calcul de la note pour l’accès à la Faculté de médecine ne seront pas les mêmes que ceux de la note exigible pour l’accès aux écoles d’ingénieurs ou encore de commerce. Cependant, cette mesure ne sera effective qu’à partir de la rentrée 2016-2017. De même, les écoles d’ingénieurs accessibles après deux années en classes préparatoires, maintiendront la sélection via Concours nationaux communs (CNC).
Et dans le même sillage, le Concours national d’accès aux écoles de management (CNAEM), organisé par les Ecoles nationales de commerce et de gestion (ENCG) et l’Ecole des sciences de l’information (ESI) pour les candidats issus des classes préparatoires des filières économiques et commerciales, ne sera pas annulé.
Autant de chantiers ouverts qui viennent se greffer à toutes les mesures et stratégies visant à rehausser le niveau de l’enseignement au Maroc déjà mises en place. Ainsi, les projets de cette rentrée 2015-2016 se rajouteront, entre autres, à l’introduction du baccalauréat international option français (BIOF), la grande fusion qu’ont connue les universités de Casablanca et celles de Rabat, la création de pôles technologiques entre écoles d’ingénieurs, l’appel à projets R&D, les fonds de recherche lancés avec plusieurs opérateurs économiques du pays et l’amélioration des bourses octroyées. En gros, bien que les défis restent entiers, notre système d’enseignement connaît un grand dynamisme visant à rehausser son niveau. En effet, régionalisation avancée, autonomie pour les universités, analphabétisme, langues, abandon scolaire et autres, sont autant de chantiers qui continuent à peser sur la liste des choses à faire. Entre-temps, bonne rentrée à tous et restons optimistes…

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