Entretien avec Yasmine Benamour, docteur en Sciences de Gestion, directrice générale de HEM et présidente du Réseau LCI Education Afrique
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Nous réexaminons très régulièrement nos programmes existants à l’aune des besoins et des évolutions du monde économique par le biais de réunions avec les professionnels.
[/box]ALM : Il existe aujourd’hui un débat au Maroc sur le nouveau modèle de développement. Comment l’enseignement privé peut-il accompagner ce débat?
Yasmine Benamour : Effectivement cette dynamique de réflexion autour du nouveau modèle de développement du Maroc a été lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI il y a quelque temps. Beaucoup d’acteurs, aussi bien de la société civile que politique, s’y mettent. Il est évident que les institutions universitaires en général, qui sont censées être des lieux de recherche, de diffusion d’idées et de partage de la connaissance, doivent être parties prenantes de ce projet. A ce propos, Economia, centre de recherche de HEM, et l’association Les Citoyens, en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert et l’ONG Oxfam, se sont unis depuis un an pour produire, diffuser et accompagner par le plaidoyer un texte de référence adressant les freins au développement et les lignes directrices constitutives d’un projet de société inclusif et durable pour le Maroc. Il y a d’ailleurs une consultation élargie le 25 septembre où un certain nombre d’experts et de décideurs prendront part à la réflexion commune organisée par les initiateurs du projet sur les principes d’action, les leviers de développement et les initiatives collectives porteuses de sens et de valeur. Un rapport sera édité à l’issue de la réflexion et bien sûr partagé à grande échelle.
Comment évoluent vos filières et spécialités pour mieux accompagner la demande sur le marché de l’emploi ?
A l’issue des trois premières années d’études qui constituent un tronc commun, le Programme Grande Ecole de HEM propose 5 filières de spécialité : Finance, Marketing, Management International et Logistique, Comptabilité-Contrôle-Audit et Management des Ressources Humaines. Ils répondent tous aux besoins du marché du travail. En effet, nous restons très proches du monde de l’entreprise et de ses besoins. Préalablement à la création d’un programme de formation et outre le travail de veille que nous opérons continuellement, nous faisons appel à des personnes du milieu professionnel pour construire le programme en question de façon adéquate. Nous faisons ensuite appel, pour les niveaux Master tout particulièrement, à des professionnels du monde de l’entreprise pour enseigner, faire des séminaires très pratiques ou assister à nos jurys et grands oraux ; leurs retours sont également, dans ces cas, très intéressants et utiles. Enfin, nous réexaminons très régulièrement nos programmes existants à l’aune des besoins et des évolutions du monde économique par le biais de réunions avec ces mêmes professionnels.
Une nouvelle loi-cadre est entrée en vigueur. Quelles sont vos attentes par rapport à ce nouveau texte ?
Pour ce qui est de l’enseignement supérieur privé tout particulièrement, nous attendons de cette nouvelle loi-cadre de considérer celui-ci réellement comme une composante à part entière du système éducatif venant en complément du système public, de reconnaître ses spécificités et de modifier en conséquence les différents cahiers des charges et, enfin, de l’accompagner pour atteindre les fameux 20% de l’effectif étudiants évoluant dans le secteur privé, notamment par le biais de mécanismes de défiscalisation pour les parents. Pour ce qui est du système Bachelor en 4 ans qui va être mis en place – par opposition au système Licence en 3 ans -, son intérêt est d’avoir à disposition un an de plus pour former les étudiants marocains et notamment combler les lacunes qu’ils ont en termes de langues et de soft skills. Son inconvénient est qu’il rallonge la durée des études à 6 ans au total si l’on y ajoute un Master spécialisé de 2 ans. Sinon, il faudra compresser la durée du Master à une année et donc diminuer son volume horaire de cours, ce qui n’est pas forcément conseillé. Comme tout système, le Bachelor a ses avantages et ses inconvénients.
Vous avez été choisie pour participer à un programme d’entrepreneuriat organisé à Stanford University. Quel impact sur votre vie de manager de l’une des écoles les plus connues au Royaume ?
Pour ce qui est de mon expérience à Stanford, celle-ci m’a été permise grâce au groupe BNP Paribas (BMCI au Maroc) qui m’a choisie pour m’y envoyer. Nous étions une quarantaine de femmes du monde entier réunies pendant une semaine pour un training sur le leadership et l’entrepreneuriat. Imaginez 40 «superwomen» ensemble du matin au soir, formées et boostées par d’incroyables coachs et professeurs… Une expérience inoubliable et très marquante. Autant vous dire que je suis revenue au Maroc encore plus motivée et décidée à appliquer ce que j’ai appris.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Chiffres clés
* 30 ans d’expérience
* 1.700 étudiants
* Une équipe d’une quarantaine d’enseignants-chercheurs permanents
* Plus de 250 enseignants vacataires universitaires et professionnels
* Plus d’une cinquantaine d’enseignants internationaux
* Une soixantaine de cadres et de collaborateurs administratifs dédiés
* 5.000 diplômés
* 5 Campus
* 1 Centre de recherche, économie avec une plateforme de recherche électronique : www.economia.ma
* Près de 100 partenariats académiques et entreprises
* 1 Fondation HEM
Dates clés
1988 : Création de HEM et ouverture du Campus Casablanca
1993 : Ouverture du Campus Rabat
1997 : Lancement de l’Université Citoyenne®
2004 : Ouverture du Campus Marrakech
2007 : Création du Centre de recherche de HEM
2008 : Ouverture du Campus Tanger
2010 : Ouverture du Campus Fès
2012 : Création de la Fondation HEM
2014 : Entrée d’IFC (Société Financière Internationale), membre du Groupe de la Banque mondiale, dans l’actionnariat de HEM.
Une première dans le secteur de l’enseignement privé au Maroc.
2015 : Lancement du Plan Triennal 2015-2017
2018 : HEM fête ses 30 ans
2019 : HEM rejoint le réseau international canadien LCI Education
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