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Hamza Boughaleb / Recrutement des talents : Le Maroc représentera le hub vers l’Afrique

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Entretien avec Hamza Boughaleb, Country Manager de Anywr

Mobilité professionnelle : Le groupe Anywr vient de nommer Hamza Boughaleb pour sa filiale au Maroc. Considéré comme un acteur clé du recrutement à l’international, quatre activités le caractérisent. Retour sur des challenges nouveaux.

 

ALM : Pourriez-vous déjà nous parler des activités du cabinet Anywr ?
Hamza Boughaleb : Aujourd’hui nous développons quatre activités. Historiquement, le groupe a démarré à Lille, sous le nom de Cooptalis, à travers l’opportunité de recruter à l’étranger des talents, notamment en IT, pour le marché français comme le Maroc, la Tunisie, le Liban… Aujourd’hui, la pénurie de talents est mondiale. De ce fait, notre champ d’action est lui-même devenu mondial.
La première activité est la prestation de services basée sur le recrutement à l’international. Elle est scindée en deux catégories : celle où les talents sont recrutés de manière permanente et celle où le client n’a qu’un besoin ponctuel de cette ressource auquel cas la prestation de services se fera sur une durée déterminée en régie par exemple.

Le sourcing international est une opportunité pour toutes les entreprises qui cherchent à se développer partout dans le monde. Avec une présence sur tous les continents, Anywr recrute sur un périmètre mondial, de l’expert au dirigeant, afin de faire face à la pénurie de compétences sur les postes stratégiques grâce à une base de talents riche de plusieurs dizaines de milliers de profils motivés et prêts à s’investir dans l’activité de ses clients.

A côté de cette partie recrutement, il fallait fluidifier cette mobilité. Elle revêt deux aspects : celui de l’immigration et celui de la relocalisation. Autrement dit, le cabinet a des équipes qui gèrent tout l’aspect administratif de l’expatrié et l’accompagne dans la recherche de logement, de location de meubles… Le cabinet peut même se charger de trouver une activité au conjoint et de trouver les établissements scolaires pour les enfants. On pratique la relocation pour pratiquement toutes les grandes entreprises du Maroc.
Le RPO, qui est la troisième activité, permet de mettre à la disposition du client un recruteur avec nos outils, nos méthodes, nos standards, nos bases de données. Ceci permet de maîtriser les coûts en entreprise. Elle vient à peine d’être introduite au Maroc. Pour résumer, c’est l’externalisation du processus de recrutement.

Enfin, la formation représente la quatrième activité développée par le groupe. Au Maroc, nous avons commencé par les langues, le management interculturel, l’interculturalité et nous avons développé en IT, en relocation, en relationnel et communication. Depuis 2012, Anywr recrute et accompagne la mobilité des talents pour les entreprises du monde entier. Le groupe répond ainsi aux entreprises dans leurs problématiques de recherche rapide de talents rares et accompagne les talents dans leurs projets de mobilité et de flexibilité professionnelle.
Aujourd’hui, nous sommes un acteur-clé du recrutement à l’international et de la mobilité professionnelle.

Vous venez d’être nommé en tant que Country Manager Maroc. Quels sont les objectifs à atteindre à court et moyen termes ?
L’activité existait depuis 2011 grâce à une entreprise, Maroc Integration, dont Anywr a fait l’acquisition en 2020. Parallèlement, en 2016, Anywr fait son entrée sur le marché local. Ma mission est de développer l’ensemble des activités du groupe. Il s’agit de renforcer l’activité de recrutement permanent et de s’adapter à la mobilité tout en consolidant notre position de leader de la mobilité au Maroc. A terme, nous souhaitons lancer nos prestations de services et de conseil au Maroc.

Quels sont les moyens mis en œuvre pour les atteindre ?
Notre effectif fluctue entre 20 et 24 personnes au Maroc et atteindra 45 personnes à la fin de l’année. Nous avons des recruteurs, des juristes pour gérer la question d’immigration, des financiers pour gérer la paie et notre propre évolution managériale et ceux liés à la fonction support.

Quels sont les profils les plus recherchés au Maroc ?
Ils se trouvent principalement dans les IT, le médical, les finances, l’électromécanique et la maintenance. Il y a des fonctions qui ont un ancrage très fort comme la fonction RH que nous ne pouvons pas délocaliser.

Existe-t-il des spécificités dans ce vivier de talents ?
Oui. Il y a une spécificité technique car ces derniers ont atteint un niveau d’excellence. Ils sont formés et reviennent en général après quelques années avec un statut d’entrepreneur. De cette manière, nous nous positionnons en tant qu’acteur de la migration circulaire*

Quelles sont les tendances mondiales en termes de demande de talents ?
Le marché du travail mondial est marqué par la pénurie de talents mais qui varie en fonction des niveaux de développement de chaque territoire. En IT, le niveau est un peu homogène avec un gros focus en matière de sécurité en design et en cybersécurité. Le domaine de l’intelligence artificielle évolue également de manière exponentielle. Les profils marocains sont recrutés, en France, en Belgique ou au Canada principalement. Nous les accompagnons ensuite, à leur retour, dans leur réintégration au marché marocain.

Quelles sont les perspectives de développement pour la région MENA?
Au Maroc, le CA à fin 2022 s’est accru de 60%. Nos ambitions sont de le doubler. Le bureau de Tunisie a ouvert ses portes en juillet dernier et nous effectuons surtout du nearshore, fort d’une équipe de 15 personnes. Nous avons monté des équipes d’experts au Liban dans les IT. Ils ne sont pas délocalisés et aujourd’hui nous avons également une école sur place…

Le mot de la fin peut être….
Le groupe a créé un outil unique qui permet de faire du monitoring talents/clients. La plateforme permet d’avoir de la visibilité, ce qui représente une force énorme. Nous sommes en train de lancer une application (desktop et mobile) permettant aux clients de gérer l’ensemble de leurs flux RH de manière responsable, transparente et fluide. Le but n’est pas de substituer la machine à l’homme mais de faciliter le recrutement des talents et de fluidifier les flux d’informations sur les talents en fonction des différentes demandes du marché.

  *La migration circulaire est un processus permettant le passage d’un territoire à un autre du talent qui revient finalement vers sa terre natale, renforcé par des soft skills acquises ailleurs.

 

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