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HCP : Plus de 31% des jeunes de 15 à 24 ans au chômage

© D.R

La part des chômeurs ayant déjà travaillé a atteint 56,2% en 2020

Le chômage des jeunes au Maroc grimpe en flèche. Ce phénomène n’est pas récent mais il s’est accentué en 2020. En effet, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 6,2 points en passant de 24,9% en 2019 à 31,2% en 2020. C’est ce qui ressort d’une note d’information du Haut-commissariat au Plan (HCP) sur les principales caractéristiques du chômage et du sous-emploi en 2020. Selon le HCP, le taux de chômage des diplômés a enregistré une hausse de 2,8 points, passant de 15,7% à 18,5% entre 2019 et 2020.

Ce sont les diplômés de niveau moyen qui ont enregistré la hausse la plus importante (3,1 points) avec un taux qui est passé de 12,4% à 15,5%. Cela dit, cette hausse est plus prononcée parmi les détenteurs de certificats en spécialisation professionnelle (+7,5 points avec un taux de 28,4%), de diplômes en qualification professionnelle (+3,5 points avec un taux de 23%) et de diplômes et certificats de l’enseignement fondamental (+3 points avec un taux de 14,1%).

Le taux de chômage des diplômés de niveau supérieur a connu une hausse de 2,3 points en s’établissant à 23,9%. A noter que les diplômés des facultés ont été frappés de plein fouet par le chômage avec un taux de 26,1%, en hausse de 2,6 points, suivis des techniciens spécialisés et supérieurs (+1,8 point avec un taux de chômage de 30,6%). Signalons qu’après une tendance à la baisse durant les trois dernières années, le taux de chômage a augmenté de 2,7 points en passant de 9,2% à 11,2% entre 2019 et 2020. Le nombre de chômeurs a augmenté de 322.000 personnes, passant de 1.107.000 à 1.429.000 chômeurs, ce qui correspond à une hausse de 29%.

Le nombre des chômeurs ayant déjà travaillé explose

Le nombre des chômeurs ayant déjà travaillé a explosé en passant de 473.000 en 2019 à 804.000 en 2020. La part de ces chômeurs a atteint 56,2% en 2020, en progression de 13,5 points par rapport à celle enregistrée en 2019. C’est ce qui ressort d’une note d’information du Haut-commissariat au Plan (HCP) sur les principales caractéristiques du chômage et du sous-emploi en 2020. Le HCP précise dans sa note que près de 8 chômeurs ayant déjà travaillé sur 10 résidents en milieu urbain (78,3%) et 76,5% sont des hommes. Plus de la moitié (58,4%) sont des jeunes âgés de 15 à 34 ans.

On apprend également que près des deux tiers (64,1%) de ces chômeurs ont un diplôme, 43,7% de niveau moyen et 20,4% de niveau supérieur. La grande majorité de ces chômeurs (84%) étaient des salariés et 13,5% des indépendants. Notons que 51,4% exerçaient dans le secteur des services, 20,3% dans le BTP et 17,3% dans l’industrie y compris l’artisanat. Le tiers d’entre eux (31,5%) exerçait en tant que manœuvres non agricoles, manutentionnaires ou travailleurs de petits métiers, le quart (24,8%) en tant qu’artisans ou ouvriers qualifiés des métiers artisanaux et moins d’un cinquième (18,4%) en tant qu’employés. A l’inverse, le nombre des chômeurs n’ayant jamais travaillé a régressé en passant de 633.000 à 625.000, entre 2019 et 2020. Ainsi, la part des primo-demandeurs d’emploi a baissé de 13,4% en passant de 57,2% en 2019 à 43,8% en 2020.

Recul du chômage de longue durée

La part des personnes en situation de chômage de longue durée (une année ou plus) a reculé de près de 12 points entre 2019 et 2020, passant de 68,2% à 56,3%. La durée moyenne de chômage est passée de 36 à 28 mois au niveau national. Il est important de signaler que la part des personnes en chômage, dû au licenciement ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur, s’est située à 38,7% en 2020 contre 26,4% l’année précédente, ce qui correspond à une hausse de 12,3 points. Cette part culmine à 65,9% parmi les personnes en situation de chômage depuis moins d’un an.

Le taux de sous-emploi augmente de 1,5 point

Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 126.000 personnes au niveau national, passant de 1.001.000 à 1.127.000 personnes. Le taux de sous-emploi est, ainsi, passé de 9,2% à 10,7% au niveau national. Les catégories ayant connu les hausses les plus importantes du taux de sous-emploi sont les personnes âgées de 45 à 59 ans (+2,3 points), celles n’ayant aucun diplôme (+1,9 point) et les hommes (+1,6 point). Selon la profession, le taux de sous-emploi des artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux a connu la hausse la plus importante en s’établissant à 13,2% en 2020 contre 9,5% en 2019, soit une progression de 3,7 points. Viennent ensuite les commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers (+2,8 points) et des conducteurs d’installations et de machines et ouvriers de l’assemblage (+2 points). Les sous-employés dont le statut est salarié et/ou auto-employé ont vu leur taux de sous-emploi augmenter respectivement de 9,9% à 11,5% (+1,6 point) et de 8,1% à 10,2% (+2,1 points) entre 2019 et 2020. Le BTP a enregistré la plus forte hausse du sous-emploi (de 15,9% à 19,6%, soit 3,7 points), suivi de l’industrie y compris l’artisanat avec 2,3 points (de 6,4% à 8,7%) et les services avec 1,4 point (de 8% à 9,4%).

Hausse de 20 points du sous-emploi lié à la durée de travail

La part du sous-emploi lié à la durée de travail a connu une hausse de 20 points passant de 38% à 58% entre 2019 et 2020. La population active occupée en situation de sous-emploi lié à la durée de travail a atteint 655.000 personnes en 2020 contre 385.000 une année auparavant. Le taux correspondant a connu des hausses importantes, de 3,5% à 6,2% au niveau national. La hausse du sous-emploi lié à la durée de travail a concerné tous les secteurs d’activité économique. Cela dit, la plus forte hausse a été relevée dans le secteur du BTP avec un taux passant de 8% à 13,2% (+5,2 points). Viennent ensuite le secteur de l’industrie y compris l’artisanat avec une hausse de 2,9 points, des services (hausse de 2,4 points) et de l’agriculture, forêt et pêche de 2,2 points. Les métiers qui ont été fortement touchés par le sous-emploi lié à la durée du travail sont les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux (+4,6 points avec un taux de 9,5%), les commerçants et intermédiaires commerciaux et financiers (+3,8 points avec un taux de 6,3%). Figurent également les manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers (+3,2 points avec un taux de 8,7%), les ouvriers et manœuvres agricoles et de la pêche (+2,7 points avec un taux de 6,8%) et les conducteurs d’installations et de machines (+2,6 points avec un taux de 4,2%).

 

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