Allons-nous jusqu’à dire que rien ne va plus? Ce qui est sûr c’est que pour l’Organisation internationale du travail (OIT), ça ne décolle pas pour la région de l’Afrique du Nord qui continue à enregistrer le plus fort taux de chômage des jeunes, atteignant 27,5% en 2012, s’en suit le Moyen-Orient où ce taux serait de 26,4%. Pour cette organisation onusienne, le taux de chômage des jeunes devrait demeurer supérieur à 26% ces prochaines années et serait même susceptible d’augmenter.
Dans son rapport intitulé «Panorama mondial de l’emploi, sombres perspectives pour les jeunes sur le marché du travail», l’OIT indique qu’à l’horizon de 2017, le taux de chômage des jeunes devrait se situer à 26,7% en Afrique du Nord et à 28,4% pour le Moyen-Orient. Le Maroc n’a évidemment pas été épargné de tout cela et se voit en train de récolter à la fois les retombées du Printemps arabe et celles de la crise euro qui se propagent vers les économies avancées.
A ce titre, il est à noter que lors de sa très récente visite au Maroc, Inger Andersen, la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région MENA, s’est dite être «sérieusement préoccupée par les chiffres du chômage des jeunes Marocains qui ne s’améliorent pas». Elle n’a pas tort puisque, à observer les chiffres du Haut-Commissariat au Plan (HCP), la courbe du chômage a effectivement un grand mal à fléchir. Ils seraient aujourd’hui 30% de jeunes Marocains âgés de 15 à 29 ans à sombrer dans l’inactivité.
Si la fameuse crise euro n’a pas fini de faire des dégâts d’abord dans les pays développés, ensuite dans ceux émergents, elle sera étouffée néanmoins par un processus différent. Paradoxalement à son expansion, c’est seulement chez les jeunes dans les grandes économies que ce taux de chômage connaîtrait une baisse au cours des années à venir. L’autre constat relaté par cette étude serait le fait que les demandeurs d’emploi, notamment dans la région MENA, se feraient moindres. Non parce que ces jeunes ont trouvé des solutions alternatives mais ils seraient plutôt découragés et démoralisés par l’idée de trouver un emploi. Ils auraient, selon la représentante de la BM, «tellement perdu espoir de travailler un jour qu’ils ne font plus d’efforts pour tenter de trouver une activité professionnelle».