L’incidence du boycott sur les agriculteurs producteurs de lait continue de susciter le débat. Après la réunion des professionnels du secteur avec la tutelle, les membres de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) ont examiné cette conjoncture lors de leur dernière assemblée générale ordinaire.
Un constat alarmant a été fait dans ce sens. Pas moins de 200.000 éleveurs de vaches laitières dont 95% possèdent moins de 10 bêtes, sont menacés de suspendre leur activité et de trouver de nouveaux moyens de subsistance dans des conditions précaires et très brutales.
Certains même sont contraints de vendre leur cheptel à bas prix, ce qui génère des pertes colossales aussi bien pour les familles rurales concernées que pour une filière ayant subi une restructuration et une mise à niveau très bénéfique pour l’ensemble de ses opérateurs. C’est d’ailleurs ce qu’ont tenu à souligner les membres de la Confédération lors de leur assemblée, exprimant leur soutien total aux éleveurs de la filière laitière véritable gisement d’emploi. Une alerte vive a été lancée sur les risques de régression rapide et durable menaçant les progrès réalisés dans ce secteur. En effet, les petits éleveurs, avec l’appui de l’état, ont investi dans l’élevage bovin dans l’espoir d’améliorer leur niveau de vie et d’assurer l’avenir de leurs enfants.
Cet appui leur a permis de surmonter les difficultés engendrées par la hausse permanente des coûts de production. Tous ces acquis risquent de se perdre suite aux conséquences économiques et sociales de ce boycott poussant le groupe laitier visé par ces faits à réduire ses achats auprès des producteurs.
Les membres de la Comader appellent dans ce sens à l’union des efforts des différentes parties prenantes afin de faire face aux conséquences de manière responsable. «La restructuration de la filière dans le cadre du projet royal Plan Maroc vVert a permis l’augmentation de la production nationale et l’amélioration de la qualité du lait. Ce projet aborde l’amélioration de la sécurité alimentaire du Maroc de manière globale. Il a permis de tendre vers l’autosuffisance laitière», relève-t-on de la Comader. Les discussions ont toutes convergé vers la recherche d’issues permettant de préserver les petits agriculteurs de cette crise. «Les membres de la Comader se sont focalisés sur la nécessité de trouver des solutions qui protègent les petits éleveurs ayant accumulé au fil du temps un savoir-faire et une expertise de haut niveau leur permettant l’approvisionnement du marché marocain par une production d’environ 2,55 milliards de litres de lait de qualité», souligne la confédération dans son communiqué. Et de conclure qu’«il est important pour le développement et la stabilisation du monde rural, ainsi que la lutte contre l’exode rural, de protéger les 450.000 emplois directs et indirects créés par cette filière».
