Emploi

Le coup de pouce de Moulay Hafid Elalamy à l’aéronautique: 23.000 emplois créés d’ici 2020

© D.R

Le secteur de l’aéronautique au Maroc vient de prendre un nouvel élan. Quatre premiers écosystèmes viennent d’être lancés pour le secteur, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle. «Aujourd’hui, nous nous trouvons face à un secteur capable de se défendre et avec des perspectives de croissance intéressantes», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre du commerce, de l’industrie, de l’investissement et de l’économie numérique hier, mardi, à Rabat.

Les filières concernées sont celles de l’assemblage, du système électrique-câblage et harnais (EWIS), de l’entretien-réparation et révision (MRO) et de l’ingénierie.

Le lancement de ces quatre nouveaux écosystèmes devrait permettre la création de 23.000 emplois sur les dix prochaines années, dont 800 sont déjà signés. Sur le volet foncier, le secteur accaparera quelque 97 hectares. «D’ici 2020, l’objectif est de tripler le nombre d’emplois dans le secteur de l’aéronautique et de doubler le chiffre d’affaires à l’export pour le porter à 16 milliards de dirhams», a précisé Moulay Hafid Elalamy. Le taux d’intégration local devrait, lui, atteindre 35% lors de la prochaine décennie tandis que du côté des investissements, ces écosystèmes prévoient d’attirer au moins 100 nouveaux acteurs dans le secteur. Afin d’atteindre ces objectifs, le ministère a signé deux contrats de performance avec le Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (Gimas).

«Nous sommes particulièrement fiers de voir que ce jeune secteur s’insère dans la dynamique industrielle lancée par le pays», a déclaré Hamid Andaloussi Benbrahim, président du Gimas. L’aéronautique serait même victime de son succès selon le représentant des industriels. Le secteur fait, en effet, preuve d’une croissance tellement rapide que cela le met en face d’un bon nombre de défis dont notamment la capacité de production, la question de l’efficience énergétique ou encore la disposition d’attirer de nouveaux projets innovants. «Nous devons aujourd’hui profiter de cette conjoncture on ne peut plus favorable pour aller loin, et rapidement. Nous devons nous allier pour faire du Maroc l’une des bases reconnues du secteur», a-t-il affirmé.

Rappelons que le secteur de l’aéronautique est l’une des filières industrielles aux perspectives les plus encourageantes. Les acteurs installés au Maroc ont actuellement un carnet de commandes plein pour les 10 prochaines années, avec plus de 35.000 avions à construire. Avec les prévisions de doublement de la flotte aérienne mondiale lors des 20 prochaines années, le secteur devrait encore avoir de beaux jours devant lui. «Nous avons la chance d’avoir des concurrents au moins en bonne santé et des acteurs dynamiques, prêts à aller de l’avant», a noté le ministre.

Actuellement, plus de 100 industriels spécialisés dans l’aéronautique sont installés au Maroc. Le secteur a généré un chiffre d’affaires d’un million de dollars en 2014 et représente 4,5% des exportations du Royaume, contre 1% dans les années 2000. Le secteur emploie, par ailleurs, plus de 11.000 jeunes, dont la moitié sont des femmes.

Un win-win entre les industriels et l’Etat

Le contrat de performance signé entre l’Etat et le Groupement des industries marocaines de l’aéronautique et du spatial (Gimas) prévoit une panoplie de mesures d’accompagnement pour les entreprises des filières structurées. De manière globale, le département de Moulay Hafid Elalamy s’engage à promouvoir l’investissement dans le secteur via des offres d’installation, à garantir un accès aisé au foncier à travers des tarifs attractifs et le développement du foncier locatif, à former des profils spécialisés et adaptés aux besoins du secteur, à développer l’intégration locale moyennant des primes pour les entreprises, à améliorer la compétitivité logistique du secteur et, enfin, à mettre en place des solutions de financement adaptées aux besoins de l’entreprise.

L’objectif est de faire du secteur un moteur de croissance, vecteur d’investissements, créateur d’emploi et l’un des leviers des exportations. En contrepartie, les industriels se sont engagés à réaliser les objectifs cités précédemment  en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée et d’exportations.

Le Gimas devra, en outre, sensibiliser les industriels à l’importance d’intégrer les écosystèmes créés dans le secteur et accompagner le développement d’une Supply Chain aéronautique performante et compétitive. Le Groupement s’est également engagé à accompagner 20 porteurs de projets et Très petites et moyennes entreprises (TPME) sur la période 2015-2020.

21.000 emplois dans les poids lourds et la carrosserie

Un autre écosystème vient d’être lancé par le ministre du commerce, de l’industrie, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid Elalamy, cette fois-ci dans le secteur des poids lourds et de la carrosserie. A l’horizon 2020, le Plan d’accélération industrielle prévoit la création de 21.000 emplois dans ce secteur dont 211 ingénieurs, 9.200 techniciens et 11.500 opérateurs.

Les entreprises du secteur s’installeront sur 200 hectares se partageant essentiellement entre les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan et Rabat-Salé-Kénitra. Globalement, l’objectif derrière la création de cet écosystème est le quadruplement de l’emploi dans la filière, la participation à hauteur de 8 milliards DH au PIB, la multiplication par 6 du chiffre d’affaires à l’export pour le porter à 6 milliards DH et la production de 35.000 poids lourds à l’horizon 2020.

Rappelons que le secteur des poids lourds est actuellement l’un des créateurs de valeur de l’industrie marocaine, porté par un vivier actif d’entreprises. Ils sont 100 industriels installés au Maroc, dont 20 parmi les constructeurs mondiaux majeurs de camions. Le secteur a créé 8.000 emplois directs au Maroc, générant un chiffre d’affaires de 12 milliards DH, dont 1 milliard d’exportation vers l’Afrique.

 

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