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Le taux de chômage grimpe à 12,9% au premier trimestre 2023

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Le Maroc compte 83.000 chômeurs de plus

Marché du travail : Le taux de chômage au niveau national continue d’augmenter en passant de 12,1 à 12,9% entre le premier trimestre de 2022 et la même période de 2023. L’économie nationale a perdu 280.000 postes d’emploi. Les femmes, les jeunes et les diplômés continuent d’être frappés de plein fouet par le chômage.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de livrer des chiffres alarmants sur la situation du marché du travail au premier trimestre 2023. Le taux de chômage a augmenté de 0,8 point entre le premier trimestre de 2022 et la même période de 2023, passant de 12,1 à 12,9%. En milieu urbain, ce taux est passé de 16,3 à 17,1% et de 5,1 à 5,7% en milieu rural. C’est ce qui ressort de la note d’information du HCP relative à la situation du marché du travail au premier trimestre de 2023. Le nombre de chômeurs a augmenté de 6%, soit 83.000 personnes entre le premier trimestre de l’année 2022 et celui de 2023. Leur nombre est ainsi passé de 1.466.000 à 1.549.000. Le HCP précise que cette hausse est le résultat d’une augmentation de 67.000 chômeurs en milieu urbain et de 16.000 en milieu rural. Le chômage reste élevé parmi les femmes, passant de 17,3 à 18,1%. Il a connu une forte hausse de 1,9 point parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans, passant de 33,4 à 35,3% et parmi les personnes âgées de 25 à 35 ans, de 19,2 à 20,9% (+1,7 point). Quant au taux de chômage des diplômés, il est en hausse de 0,9 point en s’établissant à 19,8% au premier trimestre 2023 contre 18,9% au premier trimestre 2022. Dans sa note d’information, le HCP fait savoir que cette hausse est plus prononcée parmi les détenteurs de diplômes et certificats de l’enseignement primaire et secondaire collégial (+2,2 points avec un taux de 15,2%), et de diplômes de l’enseignement secondaire qualifiant (+1,1 point et un taux de 22,6%).

280.000 emplois perdus

L’économie nationale a perdu 280.000 postes d’emploi, 267.000 non rémunérés et 13.000 rémunérés. Cette perte est due à une baisse de 229.000 postes au milieu rural et 51.000 au milieu urbain. Par type d’emploi, 13.000 emplois rémunérés ont été perdus au niveau national, suite à une perte de 41.000 postes en milieu urbain et une création de 28.000 en milieu rural. De son côté, l’emploi non rémunéré a connu une perte de 267.000 postes, conséquence d’une perte de 11.000 emplois en zones urbaines et de 256.000 en zones rurales. Par secteur, les BTP ont connu une création de 28.000 postes d’emploi, résultat d’une création de 50.000 en milieu rural et une perte de 22.000 en milieu urbain, enregistrant une hausse de 2% du volume d’emploi dans ce secteur. En revanche, le secteur de «l’agriculture, forêt et pêche» a perdu 247.000 postes d’emploi, soit une baisse de 8% du volume de l’emploi dans ce secteur. Pour sa part, l’industrie a perdu 10.000 postes d’emploi (-1%), résultat d’une perte de 23.000 en milieu urbain contre une création de 13.000 en milieu rural. Cette perte est de 38.000 dans les activités artisanales contre une création de 28.000 dans les activités industrielles. Le secteur des «services» a perdu 56.000 postes d’emploi (-1%), suite à une baisse de 17.000 en milieu urbain et de 39.000 en milieu rural.

Repli du taux d’activité à 43,1%

La situation du marché du travail a été marquée par la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans ou plus) s’est accrue de 1,4%, par rapport au premier trimestre de 2022, contre une régression de la population active de 1,6%. Le taux d’activité a ainsi reculé de 44,5 à 43,1% entre les deux périodes. Le taux d’emploi a connu, une baisse de 39,1% à 37,6%, au niveau national (-1,5 point). Il a reculé de 46,8 à 44,3% en milieu rural, de 35,1 à 34,1% en milieu urbain, de 62,3 à 60,3% parmi les hommes (-2 points) et de 16,6 à 15,5% parmi les femmes (-1,1 point).

Le sous-emploi en hausse

Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté de 88.000 personnes, passant de 987.000 à 1.075.000 personnes au niveau national. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,2 à 10,3% au niveau national (de 8,3 à 9,1% en milieu urbain et de 10,6 à 12,1% en milieu rural). S’agissant du volume de la population active occupée en situation de sous-emploi en termes de nombre d’heures travaillées, il est passé de 485.000 à 513.000 personnes au niveau national. Le taux s’est accru de 4,5 à 4,9%. Selon le HCP, la population active occupée en situation de sous-emploi en termes d’insuffisance du revenu ou d’inadéquation entre formation et emploi exercé est passée de 502.000 à 562.000 personnes au niveau national, soit un taux qui est passé de 4,7 à 5,4%. Les secteurs ayant connu une hausse du sous-emploi sont les BTP avec 2,2 points (de 18,1 à 20,4%), l’agriculture, forêt et pêche avec 1,4 point (de 10,3 à 11,7%), les services avec 0,8 point (de 7 à 7,8%) et l’industrie (y compris artisanat) avec 0,5 point (de 6,6 à 7,1%).

C’est le titre de la boite

Près de 71% des chômeurs dans 5 régions

Indicateurs. Cinq régions concentrent 70,7% des chômeurs. La région de Casablanca-Settat arrive en tête avec 26,1%, suivie de Fès-Meknès (13,1%), de Rabat-Salé-Kénitra (11,9%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (10,5%) et de l’Oriental (9,1%). Le HCP fait remarquer que les taux de chômage les plus élevés sont observés dans les régions du Sud (19,9%) et de l’Oriental (18,5%). Avec moins d’acuité, trois régions dépassent la moyenne nationale (12,9%) à savoir Casablanca-Settat (15,1%), Fès-Meknès (14,5%) et Souss-Massa (13,6%). Cependant, les régions de Marrakech-Safi, de Drâa-Tafilalet et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima enregistrent les taux les plus bas, respectivement 7,7, 10,9 et 11,2%.

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