Naoufal Layad ou le génie marocain qui s’exporte au pays de l’Oncle Sam

Naoufal Layad est senior data scientist chez C3 AI, le leader du développement des solutions d’intelligence artificielle pour les entreprises en Californie. Sa mission première est de développer des modèles de maching learning et de deep learning pour la solution de C3 AI Energy Management. La reconnaissance de son génie se traduit par le déploiement aujourd’hui de cette invention pour plusieurs multinationales industrielles aux Etats-Unis et à l’étranger.

Brillantissime, Naoufal représente sans aucun doute une fierté pour le Maroc. Après avoir décroché haut la main son baccalauréat en sciences mathématiques au Lycée Moulay Driss 1er à Casablanca, le jeune homme est admis dans le célèbre lycée Pierre de Fermat à Toulouse en classes préparatoires MPSI/MP*. Son parcours lui ouvre les portes à l’Ecole Centrale Paris (CentraleSupélec-Université Paris Saclay) où il a choisi de se spécialiser en mathématiques appliquées. Le jeune homme terminera dans le top 2% de sa promotion de 500 étudiants. Dans son élan, il postulera à un double diplôme avec les universités les plus prestigieuses des États-Unis. Après une année de césure, enrichie par deux longs stages à la Société Générale et chez EDF (Électricité de France), Naoufal opte pour des études à l’Université de Stanford à l’Institut d’Ingénierie Computationnelle et Mathématique, où il se spécialise en intelligence artificielle et en mathématiques appliquées. «Mon arrivée à Stanford en Californie a été une chance exceptionnelle pour suivre des cours avec des professeurs de renommée mondiale, tels que le pionnier de l’intelligence artificielle, Dr.Andrew Ng, et de côtoyer des entrepreneurs innovants de la Silicon Valley, tout en travaillant sur des projets de recherche très intéressants, difficiles et révolutionnaires », confie-t-il. Tout de suite après son brillant parcours académique, il décroche un poste de chercheur assistant au SLAC National Accelerator Laboratory, un laboratoire national qualifié de «trésor national» par le secrétaire d’État Antony J. Blinken lors de sa visite en 2022.
Cette carte de visite lui ouvrira bien des portes pour la suite de sa carrière.
Pour rappel, SLAC est reconnu pour ses recherches de classe mondiale, vitales pour la sécurité nationale et la compétitivité économique des États-Unis. Il se trouve ainsi à la pointe de la résolution de défis majeurs tels que le changement climatique et les enjeux de santé fondamentaux. «J’étais chercheur assistant sous la direction du Dr. Ryan Coffee au sein du département LCLS (The Linac Coherent Light Source), le premier laser à électrons libres à rayons X au monde. Ce département joue un rôle crucial dans la compréhension des fondamentaux du monde à l’échelle atomique. Pendant ma recherche au SLAC, j’ai développé des modèles avancés et optimisés d’apprentissage profond et automatique qui permettent de prédire les propriétés physiques des rayons X, facilitant ainsi l’analyse des expériences coûteuses du laser à électrons libres à rayons X. Ces innovations contribuent à une meilleure compréhension des comportements atomiques de plusieurs processus fondamentaux», argumentera notre génie marocain. Il expliquera, en effet, que ces modèles peuvent améliorer considérablement les fonctionnalités et l’efficacité des installations scientifiques de haute vélocité de données. «J’ai utilisé des stratégies avancées d’apprentissage automatique pour optimiser le traitement des données en temps réel et pour l’entraînement adaptatif de modèles. Ces modèles, opérant en périphérie de l’acquisition de données, sont capables de gérer la nature stochastique des sources de données à grande vitesse, ce qui avance de manière significative la capacité à analyser des données avec une grande précision et rapidité». En clair, les modèles qu’il a développés s’ajustent dynamiquement aux conditions expérimentales changeantes. Selon lui, «cette adaptabilité est cruciale pour l’optimisation continue des configurations expérimentales, permettant des mises à jour et des recalibrages en temps réel».
Chez C3 AI, il développe actuellement les modèles de machine learning et de deep learning pour l’application C3 AI Energy Management, qui permet de surveiller, optimiser et prédire la consommation d’énergie, l’eau, les déchets, et les émissions de gaz à effet de serre (GHG) au sein des installations industrielles et jusqu’au niveau des équipements. Au-delà de cette mission, il gère le déploiement des modèles chez les clients, travaillant sur leur déploiement chez plusieurs multinationales aux États-Unis et à l’international. Ces modèles d’intelligence artificielle permettent de réduire les coûts énergétiques grâce à des analyses prédictives, à l’optimisation et au benchmarking. Ils assurent la diminution des émissions de GHG grâce aux recommandations de l’IA et à une surveillance continue des émissions. L’application contribue à augmenter le retour sur investissement des dépenses en capital en priorisant les réparations et les mises à niveau les plus rentables, informées par les objectifs de durabilité. Elle améliore la fiabilité en intégrant l’alimentation sur site, en prévoyant les pics de demande et les interruptions, en détectant la dégradation des performances et en optimisant la demande à travers les bâtiments. Naoufal est certainement voué à une carrière encore plus prometteuse. Sa brillante trajectoire nous prouve que le capital humain demeure au cœur de la transformation des entreprises. Inspirant à plus d’un titre.