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Regard de la Banque mondiale sur l’emploi au Maroc

© D.R

Elle estime à 3 millions les effectifs de l’informel

Bien que le nombre de salariés formels ait augmenté entre 2000 et 2019 de 1,3 million d’individus, la majorité des travailleurs salariés marocains, soit 3 millions en 2019, reste toujours dans l’informel. Les chiffres précisés, mardi, par l’économiste principal à la Banque mondiale, Javier Diaz Cassou, lors d’un webinaire consacré à la présentation du rapport semestriel de suivi de la situation économique du Maroc, illustrent parfaitement la situation d’informalité dont le taux reste, tel qu’il le qualifie, « très élevé ». Le tout en livrant un diagnostic du marché de l’emploi.

Les quatre défis à relever

Pour M. Diaz Cassou, «le nouveau modèle de développement qui vient d’être publié présente des éléments fondamentaux qui pourraient mener à une croissance économique plus favorable à l’emploi». Entre-temps, la Banque mondiale liste quelques pistes pour dynamiser le marché du travail. Pour ce faire, le Maroc doit relever un ensemble de «défis spécifiques pour que le marché du travail contribue au développement et à la croissance économique tout en générant des opportunités pour tous». Dans le détail, quatre défis clés ont été identifiés comme des éléments cruciaux pour améliorer la performance du marché du travail marocain. Il s’agit d’accélérer la transformation structurelle pour créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité dans des secteurs à plus forte productivité. Il est également question d’encourager la formalisation et d’améliorer la qualité des emplois. Dans ce sens, les avantages de la formalisation devraient être étendus, notamment dans certains secteurs. Le troisième défi consiste à augmenter la participation des femmes à la population active et faciliter l’accès des femmes à de meilleurs emplois. Comme quatrième défi, le rapport recommande de soutenir les jeunes dans leur transition de l’éducation au marché du travail et réduire le grand nombre de jeunes au chômage.

Les signes de la relance

Livrant son regard sur la reprise, Javier Diaz Cassou précise à ALM que « la performance agricole va permettre de récupérer une bonne partie d’emplois perdus dans le milieu rural ». Concernant la croissance, il estime que celle-ci a rebondi pendant le 2ème semestre de 2020. «La reprise se raffermit en 2021», ajoute-t-il. Pour lui, cette reprise est «asymétrique» puisque l’ampleur de la récession a été comparativement large et profonde. L’impact de la crise sur les différentes branches d’activité étant très variable et la convergence des rythmes de la reprise reste lente. Quand bien même, la reprise est entraînée par la demande extérieure. Dans ce sens, il précise que les exportations de biens sont déjà au-dessus de leur niveau pré-pandémique et les perspectives économiques dans les principaux marchés sont favorables pour les produits marocains. Entre-temps, il estime que la dette est «assez élevée au Maroc».
Quant à la gestion fiscale de la crise, elle a été, d’après lui, prudente. Par l’occasion, il estime que la réforme de la fiscalité est «essentielle» en allusion à la loi-cadre sur la fiscalité ayant figuré dans le menu du dernier Conseil des ministres. «Le Maroc aura besoin de réformes fiscales en profondeur et d’étendre son assiette fiscale tout en repensant les dépenses. C’est une réforme qui va en ligne avec ce dont le Maroc a besoin», commente-t-il.

Les perspectives de l’économie marocaine

«Au Maroc, il y aura un double rebondissement pour l’économie cette année par rapport à d’autres pays du Mena», s’enthousiaste l’économiste principal en tempérant ses propos. Pour lui, ce rebondissement serait «insuffisant pour le PIB». «Cela va cependant permettre de redresser l’économie», lance-t-il. Au-delà de ce constat, l’intervenant précise que les réformes annoncées et le nouveau modèle de développement incluent plusieurs mesures qui aideraient à augmenter la croissance potentielle de l’économie marocaine. Cet élan réformiste porte sur l’économie, le capital humain, l’inclusion et la solidarité ainsi que les territoires et la durabilité.
Cependant, des risques restent prononcés. C’est le cas de l’augmentation du stock de passifs éventuels qui constitue une source supplémentaire de risque fiscal. Aussi, la couverture des besoins de financement budgétaire pourrait devenir plus difficile dans un contexte de hausse des rendements mondiaux. En outre le resserrement des liquidités auquel est confronté le secteur privé pourrait encore entraîner des défauts de paiement et éroder les fonds propres des banques.

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