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Report de la hausse du SMIG : Veto syndical

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Les syndicalistes demandent la transformation du Fonds Covid-19 en un compte du Trésor annuel pérenne

«La relance passe par le renforcement du pouvoir d’achat des citoyens et des classes ouvrières, chose qui sera difficile avec le report de la hausse du SMIG et SMAG notamment».

Il fallait s’y attendre. Alors que la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) demande le report de la deuxième tranche de la hausse de 5% du SMIG (salaire minimum) prévue en juillet en raison de la crise du coronavirus, les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. La question fut au centre de la réunion tenue samedi entre le chef de gouvernement et les dirigeants des centrales syndicales les plus représentatives, à savoir l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) et l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).

Ayant pris part à cette réunion en visioconférence, Khalid Houir Alami, secrétaire général adjoint de la CDT, explique que la situation n’est pas au gel ou report des la hausse du salaire minimum. «Nous sommes tous conscients des difficultés économiques et nous sommes pour le relance de l’économie et des entreprises. Cependant, nous pensons que cette relance passe par le renforcement du pouvoir d’achat des citoyens et des classes ouvrières, chose qui sera difficile avec le report de la hausse du SMIG et SMAG notamment», affirme le n° 2 de la centrale syndicale. Mais il semble qu’il existe un autre point d’achoppement avec les représentants des patrons qui concerne cette fois-ci la réforme du code du travail et la flexibilité à l’emploi. «Nous pensons qu’il existe suffisamment de précarité dans les milieux professionnels.

Il faut savoir que 65% des salariés déclarés à la CNSS touchent moins de 3.000 dirhams mensuels. Aller au-delà de ces conditions est de nature à impacter le rendement et la compétitivité des produits marocains», précise la même source. Plus loin encore, les centrales syndicales ont profité de la réunion avec le chef de l’Exécutif pour demander la création d’un CVS, comprenez Comité de veille sociale. Il s’agit d’une entité similaire au fameux CVE (Comité de veille économique) créé par les autorités pour prendre les mesures nécessaires sur le plan économique pour lutter contre les effets de la pandémie du coronavirus. Si les syndicalistes ont fait cette demande, c’est parce qu’ils pensent que l’impact de la pandémie sur le plan social sera encore perceptible dans les mois et années à venir avec l’apparition de conflits sociaux notamment.

Les syndicats estiment également qu’ils ont été «exclus» du CVE alors qu’ils devaient également y siéger pour porter la voix des travailleurs et salariés. Par ailleurs, les syndicats ont demandé la transformation du Fonds spécial de lutte contre la pandémie du Covid-19 en un compte du Trésor annuel pérenne. Pour le financement, les syndicalistes appellent à l’institution d’un impôt du patrimoine et les richesses en plus de la hausse de la TVA sur les produits de luxe en plus des transferts du budget général de l’Etat. «Le gouvernement a été réceptif à nos propositions. En tout cas, nous n’avons pas eu de refus catégorique. Il va falloir attendre bien évidemment l’étude de ces pistes ainsi que leur impact financier», conclut le n° 2 de la CDT.

Consultations

Le gouvernement lance les consultations concernant l’élaboration de la loi de Finances rectificative. C’est dans ce sens que le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani, a appelé, samedi soir, les centrales syndicales à formuler leurs propositions pour la gestion des répercussions de la pandémie du coronavirus. Lors d’une rencontre de concertation avec les secrétaires généraux des centrales syndicales les plus représentatives, il a exprimé la disposition du gouvernement à examiner ces propositions, étant donné que les syndicats demeurent un partenaire essentiel qui contribue à la défense des intérêts économiques et sociaux des employés et à la promotion de la stabilité sociale, indique un communiqué du département du chef de gouvernement.

Cette réunion, qui s’inscrit dans le cadre des rencontres de consultation annoncées par le chef de gouvernement devant les deux Chambres du Parlement, a été l’occasion d’échanger les vues et d’aborder les principaux axes des propositions des syndicats en attendant qu’ils préparent des mémorandums écrits au sujet de l’assouplissement des mesures du confinement et du plan de relance économique que le gouvernement est en train d’élaborer, ainsi que de la loi de Finances rectificative au titre de l’année 2020.

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Impact

Les échanges entre le gouvernement et les dirigeants des centrales syndicales ont porté sur l’impact économique de la pandémie. Les responsables ont expliqué qu’à l’instar des autres pays, cette pandémie a eu des répercussions économiques, sociales et administratives au Maroc avec notamment l’arrêt partiel ou total de certains secteurs productifs, appelant à faire face d’une manière audacieuse à ces impacts négatifs, en particulier sur le plan économique et social. Il a eu un impact notamment sur les revenus d’un nombre important de personnes en arrêt de travail, en dépit de l’effort déployé pour soutenir cette catégorie impactée.

Il a été constaté en outre un ralentissement des exportations qui a atteint 95% dans certains secteurs en plus de la paralysie qui a touché le secteur touristique ou encore la baisse significative des transferts des Marocains résidant à l’étranger. Cela dit, d’autres secteurs, comme l’agriculture, l’agroalimentaire et la pêche maritime, ont maintenu leurs activités, permettant ainsi un approvisionnement permanent des marchés.

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