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Seconde édition du Future of Work Forum Africa Casablanca: Pour une meilleure harmonie dans le nouveau monde du travail

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La deuxième édition du Future of Work Forum Africa s’est tenue les 15 et 16 mai 2025 à Anfa Park, Casablanca, rassemblant les énergies, les idées et les visions de l’Afrique de demain autour d’un thème central : l’harmonie. Retour sur les faits marquants de cet événement.

L’heure est au bilan. Après quelques jours, les organisatrices ont pu faire le point sur les principaux faits qui ont marqué ce forum dédié au monde du travail et les différentes mutations qu’il a subies. Pendant les deux jours de conférence, l’événement aura réuni 1.400 participants, 85 intervenants et 30 exposants. Les échanges ont eu lieu sous forme d’ateliers, de retour d’expériences immersives autour des mutations du travail sur le continent. Concernant le public, le forum a réuni startups, entreprises, institutions, chercheurs et étudiants.
Tel qu’il a été conçu et à travers le choix des intervenants, ce forum a permis d’avoir des avis divers et différents sur les grandes mutations du monde du travail en Afrique.
L’innovation, l’inclusion et la transformation représentant les principaux axes des différents récits.
Le forum a été conçu principalement autour de quatre séquences.

L’entreprise du futur qui fait que les managers et les collaborateurs doivent désormais naviguer entre tensions et synergies. Le premier axe a permis de s’interroger sur les nouvelles configurations de l’entreprise du XXIe siècle en Afrique. Performance, impact, innovation, ancrage, agilité et stabilité sont les mots clés qui en découlent. Et les débats ont mis en évidence à ce niveau que « le management ne peut plus être pensé en solo. Il devient un art d’équilibriste, un jeu d’alignement entre vision stratégique et adaptation permanente. Les modèles d’organisation évoluent vers plus de flexibilité, de collaboration et de transversalité. L’entreprise africaine du futur saura tirer parti des tensions, non pas en les évitant, mais en les transformant en moteurs de créativité ».
Second temps donné au forum ; celui de l’inclusion et des politiques publiques pour le futur du travail.

Cet axe a permis d’identifier l’inclusion comme levier de transformation structurelle. Les politiques publiques ayant un rôle déterminant à jouer pour structurer les écosystèmes d’employabilité et garantir que la révolution du travail ne creuse pas les fractures existantes. La troisième séquence repose sur les métiers et l’intelligence artificielle. Il s’agit à ce stade de réinventer les compétences et les trajectoires. Les intervenants ont permis d’explorer le futur des métiers face à l’intelligence artificielle. Pour eux «cela suppose une reconfiguration des compétences, en valorisant les compétences humaines, relationnelles et émotionnelles». Enfin l’intergénérationnel a été traité comme un levier stratégique puissant mais sous-exploité. Ce fut l’occasion de rappeler la richesse du dialogue entre les générations.
En définitive, les organisatrices de l’événement ont permis, à l’issue de cet événement, de mettre en exergue cinq lignes de force.

Primo, le management africain se transforme. Selon les experts de la question venus apporter leur éclairage soit en direct, soit en visioconférence, ce dernier est devenu moins hiérarchique, plus collaboratif et plus ancré dans le sens. Secundo, l’inclusion devient un moteur de performance. Tertio, l’IA est un accélérateur de transformation. Quatrièmement, le capital humain devient tout aussi stratégique et sa gestion repose sur l’écoute, la formation continue et l’accompagnement personnalisé. Enfin, le lien entre les générations est un atout africain majeur à activer.
C’est un fait. L’Afrique forge son propre modèle du futur du travail, nourri par ses réalités, ses talents, ses traditions de solidarité et sa jeunesse. Future of Work Forum Africa se positionne, d’emblée comme le rendez-vous pour les acteurs du futur du travail sur le continent africain. Après les éditions de Casablanca (2024), Abidjan (2024) et Casablanca (2025), l’association Workup Africa ambitionne de renforcer les connexions entre les territoires, les talents et les idées qui font l’avenir du travail en Afrique. Ceci devrait traduire les prochaines étapes de son développement. Pour rappel, cette organisation est l’initiatrice du Future of Work Forum Africa.
«Future of Work Forum Africa 2025 a été conçu comme un grand think thank, un lieu de transmission et de débats où la parole sur le travail est libérée ! Au-delà des chiffres, c’est la dynamique collective et l’engagement des participants et participantes qui constituent la principale richesse de cet événement», concluront Wassila Kara, Amal L. Alami et Wissal Assemmar, cofondatrices de l’événement.

Ils ont exprimé leur vision lors du Forum

 Younes Sekkouri, ministre de l’inclusion économique, de l’emploi, des compétences et de la TPE, a souligné lors du forum : «Le futur du travail est une ambition qui va au-delà du modèle économique, c’est une ambition qui est au cœur du modèle de société. Nos jeunes ont envie de travailler autrement. En tant que gouvernement, nous avons l’obligation non seulement de les écouter, mais surtout de leur proposer une façon différente de s’organiser, de travailler. Pour cela, le prochain code du travail va avoir une innovation majeure qui est le travail à distance mais aussi le travail à temps partiel.»

Ryad Mezzour, ministre de l’industrie et du commerce, a adressé un message d’encouragement : «Si vous commencez, et vous vous engagez, nous on est là pour vous aider et on fera tout pour vous aider».

Raissa Malu, ministre d’Etat, ministre de l’éducation nationale et de la nouvelle citoyenneté pour la République Démocratique du Congo, a également apporté une contribution importante en appelant à la coopération africaine : «J’en appelle à une coopération africaine stratégique, pour co-construire ensemble des outils numériques communs, des standards de compétences partagées, des hubs de formation inter-régionaux et des observatoires conjoints du futur du travail» et a rajouté pour conclure qu’il est nécessaire de parler d’une seule voix «pour faire du futur du travail un avenir pensé depuis l’Afrique, pour l’Afrique, avec les Africains».

Thami Ghorfi, président de l’ESCA et membre du CESES, a, quant à lui, évoqué «la nécessité de pouvoir reconstruire la confiance avec cette nouvelle génération !».