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Tony Neuman: «La difficulté majeure rencontrée au Maroc est que la prestation n’existait pas»

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Entretien avec Tony Neuman,  fondateur de «Touch Line Institut de Massage Assis» – Président de l’association «AMMA»

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L’ancienne génération se sacrifie sans hésitation pour la société. Ceux qui postulent actuellement privilégient leur vie personnelle et exigent une qualité de vie au travail.

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ALM : Cela fait combien de temps que vous exercez au Maroc ? Quelles ont été vos motivations premières à quitter la Suisse et la France ?

Tony Neuman : Ça fait 7 ans que j’exerce au Maroc. Après avoir formé et certifié plus de 13.000 praticiens en France et en Suisse par le biais de mon école «Touch Line», j’ai été invité au Maroc pour former l’équipe dans le Spa du Lido/Royal Essalam. Je suis tout de suite tombé sous le charme du Maroc! J’étais en plus dans une période où j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la culture française, et j’avais envie de découvrir un autre monde… C’est mon côté Ibn Battouta.

Avez-vous trouvé des difficultés à pénétrer le marché marocain ?

La difficulté majeure rencontrée au Maroc est que la prestation n’existait pas. Le challenge était de créer d’abord le marché. Ensuite,  il fallait éduquer les clients sur les valeurs liées à mes prestations effectuées dans l’entreprise pour le bien-être de leurs employés et par conséquence, pour la santé de l’entreprise. J’avoue que ce défi était énorme à relever. Le développement du business au Maroc est très différent en termes d’approche, comparé à la France ou aux USA. C’est complexe mais très axé sur le relationnel. Et c’est justement ce que j’aime ici. Je passe mes journées à discuter et à boire le thé avec les gens. Des fois, ça aboutit sinon il y a au moins le moment partagé sur le plan humain. On fait connaissance, on parle de nos vies. C’est l’aspect culturel ici que je n’ai pas connu ailleurs et qui me séduit ! Des fois je gagne de l’argent mais dans les deux cas c’est enrichissant.

Quelles sont les structures qui demandent ce genre de prestation ?

La majorité de mes clients sont des grandes entreprises qui souhaitent s’adapter au marché actuel de l’emploi. La génération partant à la retraite est totalement différente  de celle qui la remplace. L’ancienne génération se sacrifie sans hésitation pour la société. Ceux qui postulent actuellement privilégient leur vie personnelle et exigent une qualité de vie au travail. Ma prestation a donc plus de sens dans ce marché actuel. Et ce sont les entreprises qui recrutent et surtout qui souhaitent fidéliser ces ressources humaines qui sont intéressées par mes prestations. Teams buildings, semaine de bien-être au travail, journée de la femme sont autant d’occasions qui peuvent solliciter les prestations que je développe.

A combien s’élève environ une séance de massage assis en groupe, en individuel ?

Comme la séance ne dure que 15 minutes, nous travaillons, avec mes équipes, toujours sur des groupes. Le tarif de base est de 2.500 DH pour 4h et 4.000 DH, la journée entière, au sein de l’entreprise sachant que dans ce dernier cas nous pouvons agir sur 30 salariés.

Vous êtes amené à faire du bénévolat. Quelle est justement votre philosophie à ce niveau ?

Je suis humaniste de nature. Mère Theresa a dit : «Personne ne peut tout faire mais tout le monde peut faire quelque chose». J’y adhère parfaitement car je crois fermement que nous avons tous une obligation civique à contribuer au plus grand bien-être de la société. Au Maroc, on a plein de challenges à relever ensemble. Je le considère comme mon pays d’adoption car j’ai été très bien accueilli. La moindre des choses est que je participe bénévolement pour le bien de la communauté. A titre d’exemple, j’ai participé bénévolement au premier forum national de la réinsertion et la créativité et à la prison d’Oukacha dans le cadre de l’association présidée par Fatna El Bouih. J’ai fait d’autres actions bénévoles auparavant surtout car le pouvoir d’achat au Maroc n’est pas le même aux Etats-Unis ou en Suisse.  Originaire de New York, j’étais masseur pour des clients célèbres et donc aisés. Ici, la majorité de mes clients sont des personnes n’ayant pas accès à ce genre de luxe. Donc ma vision est de rendre le toucher structuré, accessible à tous et de démocratiser le bien-être. A travers mon travail bénévole ici, je me sens utile. Mes efforts ont un sens car la reconnaissance que je reçois est immédiate à travers les sourires de mes clients. S’ils sont heureux c’est qu’on leur a fait du bien. C’est extrêmement épanouissant. Ils découvrent un Américain, je découvre leur monde sans parler le même langage. Un regard suffit!

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