Par un curieux hasard, le taux d’abstention aux élections législatives du 7 septembre 2007 est presque le même que le taux d’analphabétisme au Maroc. Ils sont, tous les deux, autour de 63%.
Mais consolez-vous, tous ceux qui ont voté ne sont pas analphabètes. Et, vraisemblablement, tous les analphabètes n’ont pas, non plus, voté. Il reste, quand même, une question subsidiaire. Tous les alphabètes ont-ils voté ? Il est permis d’en douter. Nous devrions verser ces questions au cahier des charges de sondeurs d’opinion, les mêmes qui avant les élections faisaient le battage pour le PJD. Ces sondeurs à la petite semaine vont-ils présenter des excuses pour avoir trompé, pendant des mois, l’opinion publique qui, finalement, ne s’est pas laissé faire? Il ne faut pas y compter.
Chez ces gens-là, on ne s’excuse jamais. On facture. Maintenant, pour être juste, un électeur analphabète, abstentionniste, peut-il se laisser influencer par des sondages qu’il ne lit pas et des sondeurs qui ne sont pas plus «alphabétisés» que lui ? C’est peu probable. Le point commun entre la démocratie des pauvres et celle des riches, c’est le niveau d’instruction des sondeurs. Ça rassure.
14 septembre 2007