Les contraintes naturelles qu’exige la solidarité avec le peuple palestinien, objet d’une agression sioniste abjecte, font passer au second plan le débat politique sur la question de l’avenir de la région.
Et pourtant, il va bien falloir, un jour ou l’autre, reprendre le fil des négociations politiques sur la paix et sur l’urgence de son avènement avec une seule voix — unique —,
celle du peuple palestinien. Il n’y a pas deux peuples palestiniens. Comme il n’y aura pas deux Etats.
Il n’est pas sûr que le Hamas qui a choisi la voie de la confrontation, certes courageuse mais politiquement sans issue, soit le partenaire exclusif pour une sortie durable de la crise. Et surtout au détriment des autres protagonistes palestiniens dont la légitimité n’est pas discutable. Soutenir le Hamas en guerre «sainte» — une guerre qu’il a choisi de livrer et dont il assume, non sans sens du sacrifice et du martyre, la responsabilité — ne doit pas conduire, une fois les canons tus, et quand le temps du bilan arrivera, à donner un quitus à l’aventurisme ou à l’irresponsabilité. Personne ne pourra se cacher derrière les centaines de vies fauchées et des milliers de corps abîmés pour revendiquer un quelconque ascendant politique pour parler de l’avenir.
La guerre de Gaza a obligé les masses arabes — là où elles ont pu le faire librement et sans contraintes — à soutenir, explicitement, le Hamas, et c’est unique dans les annales tragiques de la cause palestinienne, pour affirmer leur soutien au peuple martyr. Une confusion entre une faction en armes et un peuple en lutte justifiée par les exigences d’une guerre subie mais qui peut s’avérer lourde de conséquences en temps de paix.
19 janvier 2009