Un ami vient de me faire parvenir une citation d’un financier américain sur la crise qui secoue actuellement le monde : «Cette crise financière est pire qu’un divorce; j’ai perdu la moitié de ma fortune et j’ai encore ma femme.» A part la misogynie manifeste du propos, et son côté choquant dans un pays — le nôtre — où la Moudawana fait des progrès considérables dans les médias, le type a du culot.
On ne sait plus combien on perd, ni quand cela va s’arrêter. Qui est exposé, et qui l’est peu. Le dernier épisode, l’escroquerie de Bernard Madoff, est la cerise sur le gâteau. Une martingale bidon qui a duré plusieurs décennies et personne n’y a vu que du feu. Tous naïfs ou tous complices. C’est selon. Maintenant, ce qui nous intéresse, nous les Marocains, c’est de constater que cette crise ne franchit pas nos murs. Nous avons une police des frontières solide. Qui êtes-vous? La crise financière.
Désolé, vous n’êtes pas admise sur le territoire national. Circulez. Elle se venge, quand même, un peu sur les dépôts et les comptes des Marocains à l’étranger — fuite des capitaux, black et évasion fiscale — mais ce n’est pas grave. Ils n’avaient qu’à ne pas quitter le pays. Sinon, ils auraient profité d’une sécurité maximale garantie par le ministère des Finances, et son vaillant gendarme, blanc comme neige, le CDVM.
17 décembre 2008