Thé ou café ?
Un thé noir volontiers
Vous êtes né à Fès, vous avez atterri à Rabat, ensuite à Casablanca et votre nom est Doukkali, quelle est votre origine finalement ?
Je suis de père et de mère doukkalis, précisément de Aounat. Mais j’ai eu la chance et l’honneur de voir le jour dans la ville sainte de Fès dont le sang coule toujours dans mes veines.
On a remarqué que vous vous êtes fait rare ces derniers temps. A quoi est due cette absence ?
Je ne suis pas absent, je suis toujours présent. Par contre, ce qu’il faut signaler c’est l’absence ou plutôt la quasi-inexistence de producteurs. Ils se comptent, figurez-vous, sur les bouts des doigts. Et ce peu qui existe plonge parfois l’art dans le chaos et «fawda»
Et quels conseils allez-vous donc donner à nos chanteurs en herbe?
Vous savez, je n’aime pas cette phrase «donner un conseil». Je n’ai jamais aimé qu’on me conseille et je n’ai jamais conseillé quelqu’un. Tout simplement je me dis «qui es-tu pour donner un conseil». En revanche, je peux sciemment donner mon avis ou mon point de vue.
Doté d’une personnalité profondément artistique, pratiquez-vous toujours la peinture ?
J’ai commencé à dessiner dès mon très jeune âge. J’avais à l’époque 10 ans quand j’avais dessiné ma maîtresse qui s’appelait «Papillon» laquelle a fait circuler ce dessin dans toutes les classes. En 1957, j’ai exposé 13 tableaux dont le thème s’articulait autour de la Fantasia. Actuellement, je reste fidèle à cet art aussi mais sous une autre déclinaison, je suis maintenant portraitiste.
Pourquoi on vous taxe souvent de bellâtre et d’exubérant ?
Je suis comme ça, un point c’est tout. Je n’ai jamais imité quelqu’un et si quelqu’un veut me ressembler il n’a qu’à faire des efforts.
Quel chanteur écoutez-vous quand vous êtes «Ghadi ftomobil»?
Je n’écoute personne, je n’allume même pas la radio. Quand je suis «Ghadi ftomobil», je mobilise mes cinq sens. Avec tous ces chauffards qui cherchent à nous fixer une deadline à notre vie, la vigilance doit être à son paroxysme. Sinon, il faut savoir qu’écouter de la musique nécessite une préparation psychique. C’est un moment noble qu’on doit savourer. Comment écouter Mohamed Abdelouahab en plein embouteillage ! Sinon, il m’arrive aussi de me réécouter et me redécouvrir, j’aime quand ça résonne dans mes tympans.
Pourquoi portez-vous votre montre toujours à la main droite ?
Quand j’étais môme, on m’avait offert une montre. J’étais évidemment content de l’avoir, sauf que quand je l’ai mise sur mon poignet gauche, elle ne fonctionnait pas. J’étais fâché et les différentes interventions de ma famille étaient vouées à l’échec. Et à un moment donné, je décide de mettre la montre incongrument sur le poignet droit. Miracle, j’entendis les tic-tac des aiguilles et depuis, ma montre ne change plus d’emplacement. Mais, que ce soit à la main droite ou à la main gauche, l’essentiel c’est d’être à l’heure.
Une petite confidence, à qui avez-vous envoyé votre premier «Marsoul lhob»
Je ne peux pas vous le dire, mais comme l’a si bien dit Tahar Benjelloun : «Le premier amour est toujours le dernier».
Un dernier mot pour les lecteurs d’ALM…
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