Entretien

Le marché de l’emploi à la recherche de compétences introuvables

© D.R

ALM : Le 4ème forum de l’emploi se tiendra les lundi 28 et mardi 29 avril. Qu’est-ce qui fera la particularité de cette édition ?  

Redouane Mrabet : C’est un événement qui intéresse trois établissements de notre université, deux facultés de droit et d’économie à Souissi et à Salé ainsi que la Faculté des sciences de l’éducation. Dès le début on a souhaité que ce forum soit un tournant entre les établissements. L’objectif dès la 1ère édition était de rapprocher les recruteurs des étudiants et lauréats.

Ce but est toujours d’actualité parce qu’on a toujours besoin de rapprocher entre les deux sachant que les étudiants et les lauréats changent d’une année à une autre et donc à chaque fois nous essayons de refaire ce forum pour les  réinviter et leur donner des occasions. Donc c’est un objectif à consolider de manière à ce que l’événement devienne incontournable. Pour leur part, les étudiants attendent l’événement, ils le préparent et y affluent de plus en plus.

Mais avant de fréquenter un recruteur, il faut être coaché. Alors est-ce que la formation universitaire est à même de donner ces capacités aux étudiants pour convaincre les entreprises ?

Effectivement! Faire face à un marché d’emploi c’est avoir des compétences. Le connaître c’est aussi important pour mieux l’aborder et on en est conscient. C’est pourquoi il y a des formations sous différentes formes: cours, ateliers, conférences qui sont donnés durant l’année. Parallèlement il y a un centre dédié à cela, à savoir celui d’accueil, d’information, d’orientation et de suivi qui est dynamique au sein de notre université et qui assure ce soutien. Aussi nous travaillons avec nos propres ressources et celles des partenaires. Le partenaire le plus important c’est l’Anapec qui a, au sein de l’université, une annexe  qui se met à la disposition de nos étudiants et les dote en outils de recherche d’emploi.

Quels échos se font les étudiants par les recruteurs à travers ce forum ?

Les échos sont généralement favorables pour ceux qui ont un stand. Ce qui nous intéresse c’est que ces idées favorables soient répandues à un plus grand nombre de recruteurs. D’ailleurs le forum est un lieu de rencontre et une occasion de communiquer autour des filières et du travail qui se fait au sein de l’université ainsi que pour l’intérêt de nos étudiants.  

Comment intéresser l’étudiant pour qu’il fréquente le forum ?

C’est le travail des autres étudiants. L’événement est organisé par et pour les étudiants. Il y a à peu près une quarantaine d’étudiants des trois facultés qui travaillent sur le programme, invitent les conférenciers, cherchent le sponsoring et les sociétés qui recrutent. Nous, on les aide en termes logistiques et financiers.

Les recruteurs reprochent souvent à la faculté de dispenser des cours théoriques au détriment du côté pratique. Comment changer cette mentalité ?

Ce qu’on fait c’est d’essayer de proposer des filières de plus en plus professionnalisantes et d’inviter les professeurs à jouer le rôle de formateur. L’année prochaine on va proposer 27 nouvelles filières à nos étudiants sur un total de 73 dont 43 sont professionnalisantes. Ainsi on serait à 60% de filières professionnalisantes pour essayer de s’adapter au marché de l’emploi.

Quel regard portez-vous sur ce marché ?

Il a besoin de beaucoup de compétences mais qu’il ne trouve pas. Les besoins changent et souvent on ne les connaît pas. Maintenant l’université s’adapte bien que la vitesse d’adaptation ne puisse être au niveau du marché de l’emploi. Ceci dit, on essaie d’accompagner ce marché tout en essayant d’être à son écoute même si ses besoins ne sont pas exprimés de façon très claire.