Dans une chambre avec voisins à Casablanca, une adolescente a vu sa vie basculer lorsqu’un jeune homme s’est introduit chez elle. Entre la peur, le silence et la quête de justice, son courage a fini par faire tomber le masque de son agresseur et conduire à sa condamnation.
Le soir est tombé ce jour du mois de février de l’année en cours sur ce quartier populaire de Moulay Rachid à Casablanca. Une adolescente de treize ans venait de rentrer chez elle après les cours, le sac sur l’épaule après une journée studieuse. La porte de leur chambre avec voisins située sur la terrasse était encore fermée. Car sa mère, divorcée, était encore à son emploi. Ayant un double de la clé, elle a ouvert et y est entrée. Rien ne laissait deviner que ce moment ordinaire allait basculer dans l’horreur.
Sur la même terrasse, dans une petite chambre jouxtant celle de cette lycéenne et sa mère, un jeune homme, la trentaine, semblait attendre son arrivée. Silencieux, il l’a rejointe à la chambre. Voulait-il lui demander quoi que ce soit ? Non. La porte s’est refermée. Le monde s’est figé. Il l’a violée sans aller jusqu’au bout. Quand sa mère est rentrée elle lui a tout raconté.
A sa chambre, le jeune homme a lavé ses vêtements. Ses gestes étaient rapides et nerveux. Il a cru pouvoir effacer ce qu’il venait de faire. L’eau a coulé, les taches ont disparu, mais pas la trace de son crime. Dans la pièce voisine, la jeune fille a repris peu à peu son souffle. Elle et sa mère ont pleuré, puis se sont tues. Finalement elles ont décidé de parler, de dénoncer l’agresseur auprès de la police. Quand les limiers sont arrivés, le jeune homme s’est montré calme, sûr de lui. Il a cru avoir tout nettoyé. Mais dans la salle de bain, un mouchoir taché est resté coincé au fond d’une corbeille. Plus encore, dans la chambre de l’adolescente, un vêtement plein de sperme l’a définitivement accablé. Placé en garde à vue, il est resté muet au début. Puis, face aux preuves, il a cédé. Il a décrit les faits avec une froideur troublante, comme s’il parlait d’un autre. Il a juré que c’était un geste isolé, une erreur.
Mais devant les juges de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, il a tout nié. Il a évité même le regard de l’adolescente qui se tenait non loin de lui, soutenue par sa mère. Les juges ont écouté sa version, puis celle de la victime. Sa voix a tremblé, mais elle ne s’est pas brisée. Les preuves ont parlé aussi. Ensemble, elles ont rétabli la vérité.
Le verdict est tombé ce mois courant, octobre : dix ans de réclusion criminelle.














