Ce n’est pas la première fois que ce jeune homme, âgé de trente-et-un ans, se tient au box des accusés. Il y était il y a quatre ans, quand il a été condamné à trois ans de prison ferme pour constitution d’une association de malfaiteurs et vol qualifié.
En effet, sa libération ne remonte qu’à quelques mois pour qu’il comparaisse, une fois encore, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Mais, cette fois-ci, il court bien plus que trois ans de prison : coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Bref, ce jeune homme a mortellement frappé son ami, Mohamed, âgé de vingt-huit ans.
Tous les deux sont des voisins et amis. Ils se retrouvaient souvent ensemble pour consommer haschisch et alcool. Personne n’imaginait qu’ils se sépareraient ainsi, avec les mains de l’un mouillées du sang de l’autre. Mais, c’est ce qui est arrivé la dernière fois quand ils se sont rencontrés. Devant la Cour, le mis en cause affirme ne pas savoir ce qui lui est arrivé lors de leur dernière rencontre. Il dévoila tout à coup à son ami l’amour qu’il a pour la sœur de celui-ci. Mohamed n’en a pas cru ses oreilles. Il lui demanda s’il plaisantait ou s’il le prenait pour un idiot. Mais, le mis en cause persista dans sa confirmation au point que Mohamed l’a giflé. Et ce fut le moment où le mis en cause saisit une barre de fer et assène deux coups à la tête de son ami qui perdit connaissance avant de perdre carrément la vie à l’hôpital.
Le mis en cause avoue son crime, mais précise qu’il n’avait jamais l’intention de tuer son ami tout en exprimant son regret. Un regret qui semble avoir permis à la Cour de le faire bénéficier des circonstances atténuantes et le condamner uniquement à dix ans de réclusion criminelle.